La dépendance préoccupe de plus en plus les Français

La dépendance préoccupe de plus en plus les Français

La perte d'autonomie des seniors est un enjeu de société auquel les pouvoirs publics n'ont pas encore donné de réponse efficace. C'est peut-être la raison pour laquelle elle devient une préoccupation grandissante chez les Français comme le révèle une étude réalisée par le groupe d'assurance Prévoir.

Les chiffres de la dépendance

78,4% des Français considèrent la perte d'autonomie des seniors comme un sujet important voire primordial. C'est légitime : la France compte 1,2 millions de personnes dépendantes, à l'horizon 2040 elles seront 2 millions. La question du financement de la dépendance est au cœur de ces préoccupations. 78,3% des Français estiment nécessaire de se prémunir contre ce risque et ses conséquences financières, mais 74,2% n'ont pas anticipé en souscrivant une assurance spécifique, car ils peinent à en évaluer le coût.

Les coûts de la dépendance

Le maintien à domicile d'une personne âgée dépendante coûte en moyenne 1 800€ par mois (assistance journalière, soins à domicile), sans compter l'équipement pour adapter le logement à cette problématique : 2 000€ pour un lit médicalisé, 600€ pour une baignoire à porte. Les structures spécialisées (EHPAD) sont encore plus onéreuses avec un prix moyen autour de 2 000€.

La dépendance représente un reste à charge pour les ménages de plus 7 milliards d'euros par an.

Le rôle des aidants

66% des personnes dépendantes vivent à leur domicile, aidées par les quelque 11 millions d'aidants, souvent leurs proches (conjoints, enfants, petits-enfants), qui s'investissent naturellement sans avoir conscience de leur rôle (65%). Leur engagement est indispensable et d'autant plus complexe et lourd à porter que la plupart d'entre eux travaillent (51%) et que certains se retrouvent seuls à gérer les besoins de la personne dépendante (39%).

La prise en charge de la perte d'autonomie

La dépendance se caractérise par le besoin de recourir à l'aide d'un tiers pour les actes de la vie quotidienne (se déplacer, se laver, s'habiller, se nourrir,...). A la dépendance physique peut s'ajouter une altération des fonctions mentales. Les pouvoirs publics ont défini une grille qui classifie les degrés de perte d'autonomie : en fonction de la gravité de son état, la personne sera classée dans l'un des 6 groupes iso-ressources (GIR). Seules les personnes relevant des groupes 1 à 4 ont accès à une aide de L’État, l'APA ou allocation personnalisée d'autonomie, une aide financière toujours partielle dont le montant varie selon les besoins et les ressources.

Compte tenu de l'allongement de l'espérance de vie, la demande de services et de soins liée à la perte d'autonomie va obligatoirement se développer. Les ménages concernés ne peuvent aujourd'hui compter que sur l'APA, sous réserve d'y être éligible, et sur leurs revenus personnels. S'assurer contre la perte d'autonomie reste encore marginale : seuls 3,4 millions de Français étaient couverts contre le risque de dépendance en 2016, dont 1,6 million par un contrat à garantie principale et unique dépendance.







Hervé Labatut

Par , le vendredi 4 mai 2018

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