Assurance santé animaux : le marché juteux du bien-être animal

Assurance santé animaux : le marché juteux du bien-être animal

La présence d'un animal domestique est source de bien-être au quotidien et a des effets positifs sur la santé humaine. C'est un très sérieux institut de recherche américain qui le dit. Tous les propriétaires d'un animal de compagnie s'en sont rendus compte instinctivement : Médor ou Minou apporte affection, a un pouvoir apaisant et a le don de faire émerger le meilleur chez celui ou celle qui s'occupe de lui. Raison pour laquelle certains dépensent sans compter pour garder leur animal en pleine forme.

Le meilleur ami de l'homme

Habri (Human animal bond research institute), une organisation américaine qui conduit et finance des recherches scientifiques destinées à prouver l'influence positive des animaux de compagnie sur la santé humaine, a créé la plus vaste banque de données sur l'interaction homme-animal (Habri Central), une source utilisée par les scientifiques et les chercheurs du monde entier. Le "Pet effect" ou l'impact positif de l'animal familier est démontré dans les cas d'autisme, pour faire baisser la tension artérielle, réduire le stress, améliorer la santé cardio-vasculaire, la relation avec les autres, le sens de l'empathie ou encore lutter contre les allergies, l'obésité, l'isolement et la dépression*.

L'animal est un thérapeute qui s'ignore, de là à utiliser le chien ou le chat (ou le cheval) dans un environnement médical encadré, il n'y a qu'un pas que certains établissements de santé, en France comme à l'étranger, ont déjà franchi. Des études ont démontré que l'interaction avec un animal peut aider dans la perception de la douleur, permettant au patient de mieux accepter ses traitements dans le cas d'une maladie grave comme le cancer, en le motivant et en le plaçant dans une attitude positive.

D'une manière générale, les animaux améliorent la santé mentale, parce qu'ils aiment leur maître sans condition. Le propriétaire d'un chien ou d'un chat aura alors tendance à "humaniser" sa relation avec lui, pratiquant une forme d'anthropomorphisme qui le conduit à débourser des sommes parfois déraisonnables pour prodiguer à l'animal des soins jusque là réservés aux humains.

La dangereuse humanisation des soins animaux

L'institut Habri a par ailleurs observé que les propriétaires d'animaux familiers, dès lors qu'ils sont bien informés des bienfaits de l'animal sur leur santé, sont très largement enclins à prodiguer les meilleurs soins à leur compagnon, à lui offrir une nutrition de qualité et à rendre régulièrement visite à un vétérinaire. Aux États-Unis, pays de l'outrance s'il en est, le bien-être animal prend même des proportions inconsidérées. Les soins classiques ne suffisent plus, l'animal de compagnie a droit à des traitements spécialisés pour les humains comme l'hydrothérapie, l'acupuncture, les soins dentaires, orthopédiques, ou la dialyse. De 90$ la séance d'hydrothérapie, certaines n'hésitent pas à dépenser des milliers de dollars pour une dialyse. D'autres font suivre un régime sans céréales ou sans gluten à leur chien, une pratique à risques qui peut être fatale pour l'animal. Les cas de cardiomyopathie dilatée (CMD), une affection cardiaque qui aboutit généralement au décès prématuré du chien, se multiplient aux USA, à tel point que les compagnies produisant des croquettes et autre nourriture animale vantent désormais les bienfaits des céréales et des grains complets. La CMD présente un caractère héréditaire chez certaines races (chiens de grand format principalement), mais la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis a remarqué que ces cas récents de CMD concernaient des chiens consommant des aliments sans céréales mais n’appartenant pas aux races habituelles.

Le business du bien-être animal

Restons dans le périmètre hexagonal. Les Français dépensent près de 5 milliards d'euros pour leurs animaux de compagnie. Aujourd'hui, le chien et le chat sont des membres de la famille à part entière, rien n'est trop bien ni trop beau pour les choyer. Couchage en feutrine de laine fabriqué au Népal pour Minou, friandises à ronger en racines d'arbre pour Médor, collier réalisé à la main au Mexique, croquettes de régime, les propriétaires sont prêts à toutes les folies pour acheter des produits éthiques, plus sains pour leur compagnon. Sur ces 5 milliards d'€, 3,5 milliards sont consacrés à l'alimentation et autour de 600 millions aux soins, les quelque 560 millions restant aux accessoires de plus en plus diversifiés (vêtements, jouets). Un sondage réalisé début 2018 par SantéVet, leader de l'assurance santé animale en France, révèle que les propriétaires dépensent en moyenne chaque année en frais vétérinaires 221€ pour leur chien et 166€ pour leur chat. Si la dépense excède 1 000€, 9% des propriétaires sont prêts à l'euthanasie pour leur chien, taux qui grimpe à 19% quand il s'agit d'un chat. Rappelons que l'assurance santé animale est une solution pour éviter cette extrémité, car elle prévoit une couverture partielle ou totale des soins vétérinaires.


*https://habri.org/the-pet-effect/#infographics



Hervé Labatut

Par , le jeudi 12 septembre 2019

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