Pourquoi l'assurance santé animale devrait s'organiser en réseau

Pourquoi l'assurance santé animale devrait s'organiser en réseau

L'assurance santé animale reste encore marginale en France, bien qu'elle connaisse un relatif essor ces dernières années. Le secteur retirerait de multiples avantages s'il s'organisait en réseau avec les vétérinaires comme le font déjà les complémentaires avec les professionnels de santé. 

L'assurance santé animale : une offre à géométrie variable !

Les contrats de santé pour chien, chat, furet et autre animal de compagnie fonctionnent comme une mutuelle pour humain : les soins sont partiellement ou totalement pris en charge selon les garanties souscrites. Le marché est bien pourvu, proposant des couvertures d'entrée de gamme à partir d'une centaine d'euros par an, des contrats intermédiaires de niveaux très variables et des offres complètes à plus de 2 000€ l'année. Le mieux est de choisir un contrat en fonction des tarifs vétérinaires pratiqués dans la zone d'habitation et de l'animal. Un chien ou un chat de pure race est plus fragile qu'un bâtard ou animal croisé ; un chat vivant à l'intérieur sera moins exposé aux accidents qu'un matou qui vadrouille. Au maître de définir quel niveau de protection lui convient selon son budget : entre prendre en charge uniquement des frais d'urgence et bénéficier d'une couverture intégrale, le delta de tarifs est celui évoqué plus haut, avec des plafonds de remboursement quel que soit la formule choisie et souvent des franchises sur chaque acte. Les solutions premium incluent un volet prévention sous la forme d'un forfait annuel (vermifugation, anti-parasitaire, vaccination, alimentation diététique,...).

Plusieurs compagnies se sont spécialisées dans l'assurance santé animale, les plus connues, SantéVet (le leader français), Assur'O Poil ou Bulle Bleue, proposant une large gamme de formules adaptées à chaque animal et à chaque budget. Le marché croît de manière insolente de 25% par an, ce qui incite les assureurs généralistes, comme ECA Assurances, à s'engouffrer dans la brèche. Il est vrai que les marges de progression sont immenses vu le taux d'assurance actuel !

L'assurance santé animale : peut mieux faire !

En France, environ 6% des animaux de compagnie (7% des chiens et 3% des chats) sont couverts par une assurance santé, un taux très faible comparé à nos voisins européens comme la Grande-Bretagne (35%) ou les pays nordiques comme la Suède où 80% des foyers assurent leur animal. Pourtant, avec 63 millions de compagnons à poils ou à plumes (et à écailles !), la France est championne d'Europe du nombre d'animaux domestiques. Près d'un foyer français sur deux partage son quotidien avec au moins un animal familier. Et quand on sait combien coûtent les soins vétérinaires, les contrats d'assurance santé animale peut se révéler fort utiles : autour de 50€ pour une consultation et plusieurs milliers d'euros pour une opération. 

L'assurance santé animale : un marché en pleine croissance

Rares sont les marchés à afficher une croissance à deux chiffres. Chez Solly Azar, grossiste spécialisé en assurance santé, le secteur de l'assurance pour animaux de compagnie a progressé de plus de 10% en 2018 et les perspectives sont plutôt encourageantes et pour lui et pour ses concurrents quand on observe les comportements des nouveaux propriétaires. L'animal est plus que jamais considéré comme un membre de la famille, et on ne peut que s'en réjouir. Tout un écosystème autour du bien-être animal se développe, les maîtres, avant tout les urbains, n'hésitent plus à dépenser des "fortunes" pour choyer Médor ou Mistigri. Néanmoins, le marché se concentre essentiellement sur les chiens et les chats, l'assurance des nouveaux animaux de compagnie (les fameux NAC comme furets, lapins, chinchillas, reptiles, amphibiens,...) étant pour l'heure à peine embryonnaire.

Une organisation en réseau serait vecteur de croissance, comme elle l'est pour les complémentaires santé. En assurance santé humaine, les réseaux de soins ont permis de mieux maîtriser la charge technique pour les deux postes onéreux que sont le dentaire et l'optique. La synergie qui existe entre les réseaux de soins et les assureurs comme les organismes complémentaires pourrait être transposée dans le domaine de la santé animale. Les partenariats entre les vétos et les assureurs leur permettraient d'étoffer mutuellement leur clientèle et l'existence de réseaux de vétérinaires agréés serait gage de qualité pour les propriétaires. Les réseaux auraient également pour vertu de limiter les risques d'impayés et les facilités de paiement que les vétos sont parfois obligés d'accorder. Chez Axa, on est convaincu du bien fondé d'une telle organisation, « les critères de réussite pour la mise en place d’un réseau sont une équation win-win-win entre le client, le réseau et l’assureur ». S'impose en préambule une analyse segmentée du marché avec une identification des principaux facteurs de sinistralité et une évaluation de la consommation, avant de mettre en place un réseau efficace qui séduise les propriétaires d'animaux de compagnie.



Hervé Labatut

Par , le lundi 17 juin 2019

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