Assurance santé : la situation précaire des étudiants.

Les étudiants seraient nombreux à renoncer aux soins. Voici le constat alarmant qu'une enquête organisée par La Mutuelle des Etudiants vient de révéler. Les étudiants seraient de plus en plus nombreux à vivre en situation de précarité, une dégradation des conditions de vie qui oblige une partie d'entre eux à ne pas se soigner. Le renchérissement des soins et le désengagement de la Sécurité Sociale dans le remboursements des dépenses de santé influent également sur l'accès aux soins.

Les jeunes sont certes en meilleure santé que le reste de la population, mais cela ne peut être une raison suffisante pour ne pas souscrire une mutuelle de santé. Un accident, une hospitalisation, et les dépenses de soins deviennent vite exponentielles. Les problèmes de santé plus bénins nécessitent eux aussi une prise en charge qui coûte de plus en plus cher chaque année. L'enquête menée par la LMDE met en lumière la très forte proportion d'étudiants qui renoncent à se soigner pour cause de difficultés financières. 20%, soit un étudiant sur 5, ne peuvent accéder au traitement qu'ils devraient suivre. Ils sont même 34% à ne pas pouvoir se payer une consultation médicale.

Aujourd'hui le budget moyen d'un étudiant pour vivre atteint seulement 400€, une somme qui ne permet pas d'intégrer des dépenses médicales. Malgré le faible coût des mutuelles étudiants, ils sont 19% à ne pas pouvoir s'offrir une mutuelle santé. Le renchérissement des soins et notamment la pratique couramment répandue des dépassements d'honoraires limitent d'autant plus l'accès aux soins. Et si les petites douleurs ou maux bénins ne nécessitent pas toujours de visite chez le médecin, les problèmes en dentaire ou l'ophtalmologie peuvent à terme engendrer des soucis plus importants et beaucoup plus onéreux s'ils sont négligés.

Les étudiants qui vivent chez leurs parents sont mieux lotis que les autres, c'est-à-dire ceux qui vivent seuls, en colocation ou en cité U. En habitant sous le toit familial, l'étudiant, s'il a moins de 25 ans, peut toujours bénéficier de la mutuelle des parents. Pour les autres, le poste santé passe après tout le reste : le loyer, la nourriture et les frais d'étude. Près de 20% des étudiants en cité universitaire ne peuvent se soigner par manque d'argent.

La solution prônée par la LMDE : un chèque santé annuel de 200€ pour permettre à tous les étudiants de souscrire une complémentaire et la création de maisons de santé dédiées aux étudiants dans les villes universitaires avec des tarifs conventionnés et la systématisation du tiers payant. Certaines régions ont déjà mis en place des aides à l'acquisition d'une mutuelle santé, tel en ile-de-France ou dans la région Centre qui offrent 100€ aux étudiants boursiers. Au-delà des chiffres qui éclairent sur la précarisation des étudiants, cette enquête met en avant un réel problème de santé publique. La renonciation aux soins, c'est-à-dire l'absence de suivi médical et de prévention, aura à terme un effet pervers sur les dépenses de santé.