Santé : les assurés vont payer plus.
Avec la baisse du taux de remboursement des médicaments à vignette bleue qui est entrée en vigueur le 2 mai dernier, le gouvernement compte bien faire des économies et limiter le déficit de la Sécurité Sociale. De nouvelles mesures qui pèsent en revanche sur le budget santé des ménages, surtout les plus modestes, et qui reportent la protection sur les mutuelles et les complémentaires.
Les médicaments à vignette bleue dont le service médical rendu est jugé "modéré" par la Haute Autorité de Santé sont remboursés à 30% au lieu de 35% depuis lundi 2 mai. Au nombre de ces produits très largement utilisés, on compte entre autres des antispasmodiques comme le Spasfon, des antalgiques (Advil), des anti-diarrhéiques (Imodium), des anti-viraux (Tamiflu) ou encore des antihistaminiques (Aerius). Au total ce sont un peu plus de 1 200 médicaments qui sont concernés par la mesure qui doit faire économiser 95 millions d'euros aux caisses de l'Assurance Maladie. Sont également touchés par la diminution des remboursements les dispositifs médicaux à usage individuel (pansements, prothèses, implants, seringues, ) : le taux de remboursement passe de 65% à 60%, sauf pour les patients atteints de maladie de longue durée (ADL) qui continuent d'être remboursés intégralement. La réduction du taux entraînerait une économie de 100 millions d'euros. Des économies qualifiées de rustines par certains au regard du déficit abyssal de la branche maladie de la Sécurité Sociale (11,6 milliards d'euros prévus en 2011). Sur le fond, le gouvernement cherche à "nettoyer la pharmacopée" en supprimant du marché des centaines de médicaments dont l'utilité est injustifiée ou faible, et à orienter les remboursements sur les médicaments les plus efficaces.
Pour les assurés et leurs mutuelles, le transfert de charges est chiffré à 110 millions selon la Mutualité Française. Mathématiquement, le désengagement de la Sécurité Sociale fait passer la prise en charge des médicaments à vignette bleue de 65% à 70%, une raison supplémentaire à l'avenir pour expliquer d'éventuelles futures hausses des cotisations. Pour ceux qui ne bénéficient pas de couverture complémentaire et ils sont encore trop nombreux (environ 5 millions de personnes), la facture s'allonge et le renoncement à se soigner plus tangible.