Assurance vie : à l'épreuve de la dette en Europe.
Les Français sont parmi les premiers épargnants européens en consacrant en moyenne 16% de leur revenu disponible à l'épargne. 85% détiennent un livret défiscalisé et 41% des ménages possèdent un contrat d'assurance vie (chiffres 2010). Premier placement préféré des Français en volume, l'assurance vie représente plus de 1 400 milliards d'encours, une manne financière qui contribue au maintien des fonds propres des PME françaises. Les Livrets A pèsent pour leur part 200 milliards d'euros. Depuis janvier 2011, l'assurance vie souffre d'une décollecte engendrée par les hésitations du gouvernement quant à une réforme de sa fiscalité. L'actuel manque d'engouement des Français pour l'assurance vie trouverait aujourd'hui sa raison principale dans la crise financière européenne : les menaces de défaut de paiement de certains pays très endettés de la zone euro pèsent sur les contrats d'assurance vie, notamment ceux en euros investis en obligations d'Etat.
Les dettes souveraines des pays européens engendrent de fortes incertitudes sur la monnaie euro et pénalisent l'assurance vie. Malgré une collecte en hausse en mai et juin derniers, le cumul sur le premier semestre est en net recul (+46%) par rapport à la même période l'année précédente. Malgré un ralentissement de la collecte en 2011, celle-ci reste positive. L'inquiétude des épargnants français détenteurs de contrats d'assurance vie est-elle pour autant légitime ?
85% de l'épargne des contrats d'assurance vie est affectée en fonds en euros. Ce fonds se compose de titres obligataires publics et privés, à savoir des titres d'emprunt de l'Etat français (environ 50%), des obligations d'entreprises (PME françaises et européennes) et des titres d'autres Etats dont fait partie la Grèce, le cancre de la zone euro qui échappe à la banqueroute grâce à la création d'un fonds européen de stabilité financière et à un rééchelonnement de sa dette. La part de la dette grecque est cependant réduite et le capital d'un contrat investi en euros est garanti par les compagnies d'assurance qui disposent de fonds propres pour faire face à ce type d'incident. Les taux de rendement risquent néanmoins de reculer en 2011.
L'affolement n'est donc pas de mise et ceux qui se jetteraient sur l'or seraient bien mal inspirés. La tentation est pourtant grande de placer ses économies en achetant le précieux métal qui bât des records depuis plusieurs semaines. C'est oublier qu'une fois acheté l'or ne rapporte rien à l'inverse des contrats d'assurance vie ou des livrets réglementés. En 1979 lors du second choc pétrolier, l'once grimpait à 2400$ pour chuter lourdement à 1000$ une fois la crise passée. Le cours de l'or n'a plus ensuite bougé durant 20 ans. Quand l'or s'envole, il faut vendre et non pas acheter.