Assurance vie et immobilier : les valeurs refuges des épargnants français.
L'enquête réalisée par l'Insee sur un panel de 15 000 foyers entre octobre 2009 et mars 2010 met en lumière la désaffection des Français pour les placements financiers dits à risque au bénéfice des livrets réglementés et de l'assurance vie. Le contexte économique incertain avec une propension croissante du sentiment de défiance à l'égard des marchés financiers fait par ailleurs le bonheur du secteur immobilier qui conforte, si besoin est, son statut de valeur refuge.
Les livrets défiscalisés, et en premier lieu le Livret A, voient leurs encours progresser depuis le début de la crise financière. En ouvrant le marché de la commercialisation du Livret A aux autres établissements bancaires que la Caisse d'Epargne, l'Etat a favorisé son essor, et malgré une rémunération plutôt faible à 1,75% aujourd'hui après 1,25% pendant plus d'un an. Défiscalisation totale et rémunération connue à l'avance avec une grande souplesse dans les retraits font du Livret A un produit financier majoritairement plébiscité par les Français qui recherchent une sécurité maximale. 84,7% des Français possèdent un livret défiscalisé soit 2,1 points de plus en 6 ans.
Autre placement qui gagne du terrain à la faveur des incertitudes conjoncturelles : l'assurance vie. La proportion de ménages qui détiennent une assurance vie est passée de 35,3% en 2004 à 41,8% en 2010. L'investissement est principalement investi sur les contrats en euros plus sécurisés que les contrats multisupport. Les fonds en euros restent néanmoins toujours attractifs avec une rémunération moyenne autour de 3,5% en 2009 et une fiscalité incitative malgré un durcissement en vue pour 2011.
Après une année 2009 pénalisante pour le secteur immobilier, les Français ont repris leur projet d'achat et pousser la porte des agences immobilières. La pierre a toujours été une valeur refuge en temps de crise, la période récente n'y échappe pas. Les ménages français n'ont jamais perdu leur désir d'être propriétaire de leur logement, le gouvernement ayant renforcé sa politique en faveur de l'accès à la propriété en 2009. Le nombre de ménages propriétaires de leur résidence principale a quelque peu progressé en 2010 pour passer à 58% début 2010 contre 55,7% en 2004. L'Etat a bien compris l'enjeu économique que représentent les différentes aides et a décidé récemment de revaloriser le PEL (plan épargne logement) qui avait perdu de son attractivité depuis 2003 en raison des modifications législatives successives. Il serait prévu en autre de revaloriser la rémunération annuelle avec un taux plancher de 2,5%.
L'enquête confirme que les Français n'aiment pas la Bourse, la crise n'a fait d'accentuer ce sentiment. Le côté réel et tangible de l'immobilier joue forcément en sa faveur malgré les difficultés inhérentes à son financement.