Assurance vie : elle souffrira peu de la dette grecque.

Alors que l'assurance vie enregistre en septembre une collecte négative, la FFSA tient à rassurer les épargnants de la faible exposition du produit à la dette grecque. Si le rendement prévu pour 2011 sera inférieur à celui de 2010, le recul devrait être modéré et toujours attractif au regard de la baisse généralisée des rendements financiers. Les chiffres de l'assurance vie révèle que les détenteurs de contrats sont inquiets depuis plusieurs mois et reportent leur confiance sur des produits sans risque comme le Livret A ou les superlivrets bancaires à vision courte.

Le manque d'engouement pour l'assurance vie s'inscrit dans une logique de crise

Entre 2002 et aujourd'hui la planète financière subit son troisième krach boursier et le recul des taux de rendement en dissuade plus d'un. Même si le cadre fiscal de l'assurance vie demeure particulièrement attractif et que le gouvernement, dans sa chasse aux niches fiscales, ne s'est pas risqué à toucher au produit financier préféré des Français, les épargnants sont refroidis par les aléas boursiers et par la récente tempête sur la zone euro. La crise des dettes souveraines fait peur, les innombrables réunions des grands décideurs politiques vont finalement conduire à un effacement partiel de la dette grecque. On parle de 50% à 60% que les banques devront supprimer de leurs bilans : pour les banques françaises, la dette grecque représente 8 milliards d'euros, les banques et bancassurances devraient mathématiquement enregistrer une perte de 4 milliards. Les médias font leurs choux gras d'une telle actualité chaotique, mais il y a une différence entre les annonces anxiogènes des journaux et la réalité vécue par les établissements financiers.

Les banques confirment pouvoir encaisser le coup et ne pas avoir besoin de capitalisation extérieure pour compenser ce manque à gagner. Quant aux assurances, elles confirment que leur exposition à la dette grecque est minimisée par la forte diversification de leurs actifs. Selon la FFSA, les investissements en obligations de l'Etat grec sont très faibles dans le volume global des actifs et auront de fait un impact très mesuré sur l'assurance vie. La Fédération française des sociétés d'assurance annonce un rendement moyen entre 3% et 3,5% pour l'année 2011, soit une fourchette identique à celle de 2010. L'an passé le taux moyen était de 3,40%. Si la collecte nette (cotisations moins prestations) est négative en septembre, soit le plus mauvais mois depuis la crise de l'automne 2008, les cotisations versées sont toujours très élevées, mais les rachats supérieurs en volume. Il faut rappeler que de très nombreux contrats arrivent à l'échéance des 8 ans, seuil à partir duquel l'épargnant optimise l'avantage fiscal. Sans compter avec l'augmentation du nombre de retraités qui souhaitent récupérer leurs fonds pour compenser la baisse du pouvoir d'achat.