Assurance vie : la collecte recule à nouveau.

Sale temps pour l'assurance vie. Un sale temps qui dure, puisque la collecte brute enregistre un recul pour le neuvième mois consécutif. Non seulement la collecte s'essouffle mais les retraits augmentent. Le contexte est compliqué pour l'assurance vie depuis la fin de l'année 2011 entre les atermoiements du gouvernement quant à un possible durcissement de la fiscalité et la crise de la dette en Europe qui attaque aussi le moral des épargnants. Conséquence : au-delà d'affecter la collecte brute, la baisse touche désormais l'encours qui enregistre un léger repli à fin août. Sur 12 mois, l'encours continue néanmoins de progresser, l'assurance vie est toujours un placement de choix, mais les récentes données autorisent quelques craintes de la part de la profession. 2011 ne sera pas une année faste.

Selon les chiffres publiés par l'Association Française de l'Assurance (la FFSA et le GEMA), les cotisations collectées sur les contrats d'assurance vie et de capitalisation reculent de 11% au mois d'août en variation annuelle, août étant le neuvième mois de baisse, une première dans l'histoire de ce produit financier. Les contrats en unités de compte sont les premiers à souffrir de ce désengagement avec -15%, contre -10,3% pour les contrats en euros. La baisse affecte plus nettement les assureurs traditionnels que la bancassurance. La collecte nette (cotisations - prestations servies) enregistre un repli phénoménal avec près de -95%, chiffre directement imputable à la très forte hausse des prestations payées dans le mois (+27%).

L'assurance vie paie aujourd'hui les effets conjugués de la crise financière plus soucieuse qu'en 2008, puisqu'elle semble remettre en cause la stabilité des banques et des compagnies d'assurance, de la politique hésitante du gouvernement à propos du cadre fiscal de l'assurance vie et de la baisse de la rentabilité des produits. L'Etat a renoncé pour l'heure à toute modification de la fiscalité. Quant à l'exposition des groupes d'assurance et des banques aux dettes souveraines des Etats, chacun y va de son annonce pour rassurer le chaland. Les agences de notation par lesquelles on voudrait faire arriver tous les maux remettent en cause la solvabilité de certains acteurs, à l'instar de Groupama qui a vu sa note chuter de BBB+ à BBB-. Sans entrer dans les explications de notes pour le moins obscures pour l'assuré lambda, Groupama reconnaît quelques difficultés qui menace sa solvabilité en fin d'année. Mêmes soucis chez Axa ou CNP Assurances dont l'exposition à la dette grecque n'est pas quantité négligeable. On nous prévient par ailleurs que les banques seraient encore plus exposées à la dette de la Grèce et à celle des autres PIIGS (Portugal, Italie, Irlande, Grèce et Espagne).