Assurance vie : perte de vitesse pour les rendements 2010.
L'assurance vie, placement financier préféré des ménages français pour le rapport liquidité/risque, termine l'année 2010 avec des rendements inférieurs à ceux de 2009. Le contexte boursier pénalise les taux de rémunération et les assureurs, qui arrivent à l'échéance pour un certain nombre de titres à rendement élevé, peinent à trouver d'autres obligations performantes. Le gouvernement, pour réduire le déficit des comptes publics, a inclus l'assurance vie dans la liste de niches fiscales et décidé de modifier le principe de taxation des plus-values. L'assurance vie constitue néanmoins le placement idoine pour préparer sa retraite, à l'heure où l'Etat bloque sur les questions de produits complémentaires réellement incitatifs.
Le taux de rémunération moyen de l'assurance vie en 2009 était de 3,90%, avec des pointes au-delà de 4,00% pour certains contrats tel l'Afer qui servait 4,12% l'an passé. En 2010, l'assurance vie subit une baisse de plus de 0,50 point, puisque le rendement moyen estimé du marché tournera autour de 3,30% et 3,40%. Les compagnies annoncent l'une après l'autre leurs taux de rémunération qui varient entre 2,85% et 4,00% selon les contrats. Les plus performants sont le contrat BforBank avec un taux servi à 4,30% et le contrat Winalto de la Maaf qui atteint 4,11%. Tous les autres dévissent, l'Afer qui constitue le référent du marché annonce pour 2010 un taux de 3,52%, soit 0,60% en moins par rapport à 2009. La grande majorité des contrats se situera aux alentours du taux servi par l'Afer, tandis que certains se placent au-dessus comme MMA avec 3,75% ou la GMF avec 3,90%.
Ce recul est du à un facteur conjoncturel complexe qui mêle la méforme des marchés obligataires en France et à l'étranger et le niveau très bas de l'inflation. Certains pays européens ont vu leur cote rétrogradée en 2010, tels la Grêce, l'Irlande et le Portugal où des plans de redressement décidés à l'échelle européenne leur ont été imposés. Par ailleurs, les assureurs doivent trouver de nouveaux placements rémunérateurs pour remplacer les obligations jusque là performantes qui arrivent à échéance. Chose peu aisée dans le cadre du la nouvelle réglementation voulue par le processus Solvabilité II (Solvency II en anglais) qui obligent les assureurs et réassureurs à prendre des mesures à la fois quantitatives sur leur niveau de provisionnement et de fonds propres, et qualitatives en matière de suivi des risques. Ceci contraint les compagnies à placer la gestion du risque en première position sur la liste de leurs préoccupations et à utiliser leurs fonds propres de manière plus stable. Des mesures salutaires, mais qui mènent les rendements à la baisse.
La décision du gouvernement de modifier le cadre fiscal de l'assurance vie va à l'encontre de l'objectif d'une épargne à long terme. A l'heure où on cherche des solutions au financement des retraites, l'Etat choisit de ponctionner annuellement (et non plus en cas de rachat ou à échéance) les prélèvements sociaux sur la partie en euros des contrats multisupports, à l'instar des contrats garantis en euros. Le taux de prélèvement des cotisations sociales a d'ailleurs été revu à la hausse pour passer de 12,1% à 12,3% dès le 1er janvier 2011, la nouvelle mesure sur les contrats multisupports n'intervenant qu'à partir du 1er juillet.