Assurance vie : une réforme fiscale qui dérange.

La prochaine réforme de la fiscalité du patrimoine et les annonces ciblées sur l'assurance vie sont préjudiciables au placement préféré des Français. La collecte du mois de février est en recul pour le troisième mois consécutif, une baisse sans précédent selon la FFSA qui s'inquiète du comportement des épargnants que l'attente d'une réforme claire incite à rechercher des placements plus sécurisés sur le court terme.

La collecte brute de février enregistre une chute de 15% sur un an. C'est la troisième mois consécutif de repli pour l'assurance vie, un mouvement sans précédent pour la FFSA (fédération française des sociétés d'assurance) qui s'inquiète d'une possible taxation accrue des épargnants les plus aisés pour compenser le manque à gagner (1 milliard d'euros) engendré par la fin du bouclier fiscal et l'ISF. L'incertitude qui pèse sur les placements d'assurance vie fait le jeu des placements sans risque : le Livret A et le Livret de développement durable LDD) dont la rémunération a augmenté le 1er février dernier en passant de 1,75% à 2%.

Au-delà de préserver les intérêts des épargnants, la préoccupation de la FFSA est de sauvegarder une manne financière qui représente 70% des revenus de l'assurance. L'idée de surtaxer les hauts portefeuilles, ceux qui dépassent le 1,3 millions d'euros, a pour effet aujourd'hui de refroidir les épargnants et de les inciter à modifier leurs décisions de placement en faveur de l'épargne à court terme en attendant la décision du gouvernement. En annonçant une taxation des plus-values latentes des gros contrats, le ministère des Finances a semé l'inquiétude parmi les compagnies d'assurance qui rappellent que l'assurance vie totalise un encours de 1343 milliards d'euros. L'assurance vie est le poumon de l'économie française, une décollette massive comme le craignent les assureurs serait une catastrophe pour le financement des entreprises.

N'oublions pas qu'en janvier dernier le président de la République, Nicolas Sarkozy, émettait le souhait d'une fiscalité incitative de l'épargne longue pour favoriser les investissements dans l'actionnariat des entreprises françaises et européennes. Comment, d'un côté, orienter les contrats d'assurance vie vers les actions des PME et de l'autre, taxer les gros porteurs pour renflouer les caisses de l'Etat ?