Assurance : ce qui va changer en 2010.

Les augmentations que vont subir nos cotisations d'assurance, de mutuelles et nos dépenses de soins en 2010 sont sans surprise et toujours justifiées par ceux qui les pratiquent : la loi de Finances 2010 a été entérinée il y a quelques jours et la Sécurité Sociale, affaiblie par un déficit abyssal, se désengage un peu plus. Les mutuelles répercutent ce coût supplémentaire sur les cotisations. Quant aux primes d'assurance habitation et auto, elles suivent elles aussi le même mouvement après une année de statu quo pour des raisons liées à un retournement de la sinistralité en 2009.

Santé :

- le forfait hospitalier passe de 16€ à 18€. Il est applicable à tous (sauf exceptions comme les femmes enceintes ou les détenteurs de la CMUC) et est payable pour tout séjour dans un établissement public ou privé pour tout séjour supérieur à 24h. L'Assurance Maladie ne le rembourse pas, seules les mutuelles et complémentaires peuvent le rembourser.

- un grand nombre de médicaments va subir une baisse de son taux de remboursement, à savoir 15% au lieu de 35%. Ces médicaments  viennent grossir la liste déjà longue des médicaments dont le service médical rendu est jugé insuffisant par la Haute Autorité de Santé (HAS). Ils sont une quarantaine et sont notamment les médicaments pour soulager les brûlures (Biafine, Dexeryl), les anti-hémorroïdaires (Titanoréïne), les vasodilatateurs (Tanakan, Vitagink, Ginkogink, Tramisal,...), les compléments en magnésium (Magne B6, Uvimag B6,...) ou encore Nifluril, un décontractant musculaire. Reste à savoir si les mutuelles compenseront le reste à charge. Elles étaient plutôt réticentes à prendre à leur charge la différence, considérant le taux de 15% comme une aberration. On pourrait donc à terme voir un déremboursement total des produits dont l'efficacité est fortement remise en cause.

En revanche, un certain nombre de médicaments vont passer dans le domaine des génériques ce qui entraîne une baisse des coûts. D'autres considérés comme de "vieux" médicaments (hors brevet) voient leur prix diminuer sensiblement.

- les tarifs des actes des radiologues et des biologistes vont également baisser, l'économie envisagée serait à hauteur de 240 millions d'euros grâce aux évolutions technologiques qui permettent une diminution des coûts.

- la création d'un nouveau secteur optionnel pour les médecins spécialisés (seulement chirurgiens, anesthésistes et obstétriciens dans un premier temps) doit permettre de maîtriser les dépassements d'honoraires. Les médecins concernés s'engagent à respecter un quota d'actes sans dépassement de 30% minimum et de plafonner les actes restants à 50% du tarif conventionné. Certains médecins de secteur 1 pourront être tentés d'intégrer ce nouveau secteur les poussant à pratiquer des dépassements d'honoraires encadrés. Il faut penser que le quota de 30% pourra être très vite atteint grâce aux urgences et aux patients bénéficiant de la CMUC.

- les indemnités journalières liées aux accidents du travail vont être fiscalisées. Malgré la polémique engendrée par cette mesure, l'amendement a été voté, le Conseil Constitutionnel estimant qu'aucune différence de traitement injustifiée n'avait été faite entre les bénéficiaires d'indemnités journalières d'accident du travail et les autres personnes qui perçoivent des indemnités pour incapacité physique. Le taux forfaitaire d'imposition de l'indemnité journalière pour accident du travail est fixé à 50%. Rappel : seuls 60% du revenu (plafonné) sont couverts par les indemnités journalières pour accident du travail pendant les premiers 28 jours d'arrêt.

Assurance :

- les primes d'assurance auto et habitation augmentent en moyenne de 5%. La recrudescence des sinistres et surtout les accidents corporels impactent fortement les tarifs des contrats d'assurance auto. Le constat est semblable pour l'assurance habitation qui subit une hausse de ces tarifs à cause des événements climatiques qui ont provoqué des dégâts très coûteux en 2009 (tempêtes, inondations,...).



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