Assurance scooter : les assureurs s'adaptent.

Depuis quelques années, le scooter a envahi le paysage urbain et est devenu un moyen de locomotion à la mode très prisé des jeunes mais aussi des actifs lassés de subir chaque jour les embouteillages des grandes villes. On serait tenté de mettre les conducteurs de scooters dans la même catégorie que les motards, mais leur philosophie respective est loin de se ressembler : il apparaît que les motards sont plus conscients des dangers de la route, même si le nombre de morts et blessés parmi les motards reste supérieur. Mais le phénomène de mode qu'est devenu le scooter alerte les associations et compagnies d'assurance qui constatent une augmentation importante des accidents.

Le scooter, un moyen de locomotion pour les jeunes ?

Pas seulement, car il ressort d'une étude publiée par AXA que l'âge moyen du scootériste est de 46 ans !! On est donc loin de l'image du scooter italien avec une jolie fille qui fait vendre le produit ou du jeune des cités qui part en roue arrière avec son engin. 46 ans, à 86% un homme, plutôt cadre moyen, le conducteur type de scooter est marié avec enfants et possède également une voiture. Et 73% conduisent un scooter pour se rendre au travail.

L'enquête révèle par ailleurs que la conduite des scooters est plus dangereuse que celle des autres deux-roues. 41% des scootéristes estiment que les deux-roues augmentent l'insécurité. Un sentiment largement plus acquis par 57% des automobilistes et 58% des motards. Avec 2,5 fois plus d'accidents que les autres deux-roues, les scooters représentent donc un danger croissant pour leurs utilisateurs : un deux-roues vendu sur 5 est un scooter, et chez AXA les 125 cc représentent 40% des nouveaux contrats en deux-roues.

Conscients des dangers de la conduite en scooter, les utilisateurs souhaiteraient plus de mesures de prévention à leur encontre. Depuis janvier 2007, tout automobiliste détenteur d'un permis catégorie B doit suivre une formation de 3 heures pour conduire un 125 cc pour le sensibiliser à la spécificité des deux-roues et à leur dangerosité en l'absence de formation particulière. En 2008, 5 091 personnes avaient été blessées dans un accident de scooter et 72 adolescents avaient été tués. Le non respect du code de la route reste la principale cause des accidents, la maniabilité de l'engin qui permet de slalomer entre les voitures et de griller les feux induit les prises de décision potentiellement dangereuses. En outre, le scootériste n'est pas un passionné du deux-roues comme peut l'être le motard, il néglige souvent de se protéger correctement avec casque, et vêtements adéquats.

Les assureurs proposent désormais des produits d'assurance spécifique aux scooters : l'assurance responsabilité civile est la garantie minimum obligatoire, mais il est fortement conseillé d'ajouter des garanties complémentaires pour être correctement couvert comme la garantie dommage au conducteur et la garantie dommage dégâts matériels. Dès la garantie responsabilité civile, certains assureurs proposent l'assurance du casque voir la prise en charge de certains accessoires de sécurité (tablier, bulle). On peut y inclure également la garantie vol/incendie, les scooters faisant l'objet de nombreux vols. Beaucoup de compagnies proposent des stages de formation.

Reste que la législation est plutôt légère en matière de responsabilité des scootéristes : les jeunes qui n'ont pas de permis de conduire passent normalement le BSR, brevet de sécurité routière ; or, ce dernier est très peu contrôlé par la police. Beaucoup d'associations mais aussi les assureurs réclament la mise en place d'un véritable permis qui responsabiliserait les jeunes et moins jeunes utilisateurs du scooter.



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