Les Français mal préparés à faire face au risque de dépendance.

Les Français mal préparés à faire face au risque de dépendance.

Pourtant peu s'y préparent. Un paradoxe qu'un récent sondage de l'Insee confirme, chiffres à l'appui.

La dépendance, enjeu majeur pour la société française
A l'horizon 2040, le nombre de personnes âgées de 75 ans et plus pourrait dépasser les 10 millions, soit 2,5 fois plus qu'aujourd'hui. Ces chiffres obligent à s'interroger sur l'évolution des dépenses publiques en matière de retraite, de santé, mais également de prise en charge des personnes dépendantes.
En 2012, plus d'un million de personnes âgées dépendantes percevaient l'aide de l'Etat, l'allocation personnalisée d'autonomie (APA), soit près de 8% des plus de 60 ans. Ce nombre croit en moyenne de 2% par an. Selon une projection intermédiaire de l'Insee (ni pessimiste ni optimiste), il passera à 2,3 millions en 2060.
Les besoins de financement du risque sont exponentiels. L'Insee estime qu'ils devraient être bien supérieurs à ceux du risque retraite après 2050, de quoi s'alarmer quand on sait que les partenaires sociaux ne peuvent assurer l'équilibre financier des régimes de retraite complémentaires : les réserves de l'Arrco pourraient être à sec en 2024 et celles de l'Agirc dès 2018.

Les Français concernés mais mal préparés

La prévoyance individuelle s'avère indispensable pour compenser le désengagement des pouvoirs publics. Pourtant, si le sujet les inquiète, les Français sont encore très peu à se préoccuper du financement de la perte d'autonomie. Selon le récent sondage de l'Insee (réalisé auprès de 1999 personnes âgées de 45 ans et plus, et rendu public le 15 février dernier), tout juste 10% déclarent avoir pris des dispositions pour faire face à cette situation. Et parmi eux, 70,4% ont souscrit une assurance dépendance individuelle. A peine 40% envisagent d'épargner ou de se couvrir via une assurance, quand 8,6% n'ont pas l'intention d'agir tout en pensant à l'éventualité d'être un jour dépendant. Plus surprenant, 27%, c'est-à-dire plus d'un quart des personnes interrogées, ne s'imaginent pas un jour être dépendant, tandis que près de 15% ne souhaitent même pas évoquer le sujet. La politique de l'autruche qui éclaire sur la faible souscription de l'assurance dépendance.



Audrey Benzaquen

Par , le vendredi 3 juillet 2015

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