Epargne retraite : le succès du Perco.

Face à l'allongement de la durée de vie, le système de retraite par répartition ne suffit pas à maintenir le niveau de revenus. La limite de ce système implique de prévoir en amont un complément de retraite pour conserver son pouvoir d'achat. En épargnant sur le long terme pour sa retraite on peut espérer dégager une rente ou un capital suffisant pour vivre correctement. Dans la liste des produits d'épargne destinés à booster la retraite, le Perco fait figure d'exception, car il rencontre un succès que les autres n'affichent pas.

Le Perco (plan épargne retraite collectif) est un plan d'épargne salariale constitué au sein de l'entreprise, accessible à tout salarié ayant une ancienneté de 3 mois. Il est mis en place à l'initiative de l'entreprise ou par accord collectif, l'adhésion des salariés se faisant par défaut sauf avis contraire de ces derniers. Le Perco est créé sous réserve que les salariés aient la possibilité d'opter pour un PEE (plan épargne entreprise) ou un PEI (plan épargne inter-entreprise), c'est-à-dire un plan d'épargne plus court. Le plan est constitué par les versements du salarié (épargne personnelle dans la limite de 25% de sa rémunération annuelle, intéressement, participations aux résultats, 5 jours de RTT par an) et ceux de l'employeur qui abonde dans la limite de 5 819,52€ par an (sans excéder le triple de la contribution du salarié). Le portefeuille est composé de valeurs mobilières (SICAV et FCPE). A charge pour l'entreprise de présenter au choix au moins 3 organismes de placements collectifs avec des profils d'investissement différents. Un ancien salarié peut continuer d'alimenter son Perco (frais de gestion entièrement à sa charge), sauf s'il a accès à un Perco chez son nouvel employeur. L'épargne est bloquée jusqu'au départ en retraite (sauf cas de déblocage anticipé), disponible alors sous forme de rente ou de capital.

En 2011, le Perco a fait des émules et convaincu +39% de salariés par rapport à 2010 : près d'un million de salariés dans 148 000 entreprises entretiennent un Perco pour un encours total de 5 milliards d'euros soit 25% d'augmentation sur un an. Un succès sans doute en partie motivé par la nouvelle obligation donnée aux entreprises de verser automatiquement la moitié de la participation au Perco. Si les versements volontaires n'entrainent aucun avantage fiscal particulier pour l'employé, les sommes versées par l'employeur sont en revanche exonérées d'impôt. Pour l'entreprise, les sommes versées au titre de l'abondement du Perco sont déductibles du revenu imposable et exonérées de charges sociales. La sortie en capital n'est pas taxée, et seulement soumise aux prélèvements sociaux. La sortie en rente est soumise aux prélèvements sociaux et dépend du régime des rentes viagères acquises à titre onéreux.



Audrey Benzaquen

Par , le mercredi 23 mai 2012

Partager cet article :