Epargne retraite : les Français souhaitent un produit souple.

Trop complexes, manque de souplesse, épargne bloquée sur le long terme, les griefs ne manquent pas pour critiquer les produits d'épargne retraite. Dans une récente étude menée par l'Observatoire BPCE (Banque Populaire Caisse d'Epargne), il ressort que les produits d'épargne retraite ne sont pas plébiscités par les Français. Seul le contexte collectif de l'entreprise favorise ce type d'épargne. Même s'ils ont connu une progression depuis leur mise en place, les produits d'épargne retraite ne concernent que 7,6 millions de cotisants, la grande majorité étant des salariés de grandes entreprises.

Visiblement les efforts du gouvernement pour mettre en place des produits destinés à encourager l'épargne retraite ne sont pas récompensés. Sans doute ces efforts ne sont-ils pas précisément ciblés et manquent de facto de toucher ceux pour lesquels ils sont créés. Et pourtant la gamme est vaste : Préfon pour les fonctionnaires ou assimilés, Perp (plan épargne retraite populaire) qui s'adresse à tous, Pere (plan épargne retraite entreprise), Perco (plan épargne retraite collectif), contrats Madelin. Les Français s'y perdent et préfèrent investir en premier lieu dans leur résidence principale, histoire d'être dégagés de toute charge locative une fois à la retraite et de se constituer un patrimoine (la valeur refuge de la pierre). Vient ensuite l'assurance vie contre laquelle aucun de ses produits d'épargne ne peut réellement rivaliser. Produit financier préféré des épargnants français, l'assurance vie totalise à elle seule plus de 1 300 milliards d'euros d'encours. En comparaison, l'ensemble des produits d'épargne retraite affiche 10% de ce total.

Que reprochent les Français aux placements d'épargne retraite ? Leur complexité et leur rigidité. Beaucoup sont réservés à certaines activités professionnelles (fonctionnaires, TNS) ou certaines grandes entreprises. Le manque de souplesse s'exprime dans le blocage de l'épargne jusqu'au moment de la retraite et à l'absence de choix quant à la sortie du contrat : sauf exception, seule la sortie en rente est possible. Le manque d'adéquation avec les attentes des épargnants explique le faible engagement de ces derniers. Ils souhaiteraient des produits offrant la possibilité d'une sortie en rente ou en capital, et surtout l'opportunité de pouvoir effectuer des sorties en cas de besoin (achat immobilier, aider ses proches, financer un gros projet,…).

Pourtant, avec une réforme des retraites qui a confirmé l'allongement de la période active et sans doute une baisse du niveau des pensions, les produits d'épargne devraient séduire plus largement. Tous permettent de bénéficier d'avantages fiscaux grâce à la déduction des sommes versées (selon plafond) du revenu imposable. Mais une fois retraité, l'ex-cotisant voit sa rente taxée au titre des pensions. Dans le cadre de la loi de Finances 2011, le gouvernement a assoupli le Perp (et par extension le Préfon) en autorisant une sortie en capital à hauteur de 20% des sommes investies. Mais ce produit n'intéresse réellement que les gros contribuables (les deux dernières tranches d'imposition). L'assurance vie n'est toujours pas concurrencée.