Epargne : que risque-t-elle avec la crise ?

La question mérite pour le moins d'être posée, alors que l'emballement sur les marchés boursiers gagnent la planète entière. Que va devenir votre épargne ? Existe-t-il des dispositions pour garantir les placements financiers en cas d'effondrement des marchés ?

Les Français sont de grands épargnants. Avec une moyenne de 16% des revenus placés, nous sommes parmi les premiers en Europe à prévoir l'avenir. Livrets réglementés, assurance vie, l'épargne constituée représente plus de 1 600 milliards d'euros dont 1 400 milliards pour le seule assurance vie, le plus gros volume d'épargne. Quel impact ont les dettes des pays occidentaux sur cette manne ? Nos placements peuvent-ils dégringoler si la faillite menace ?

Aucune inquiétude quant au Livret A dont l'épargne est garantie à 100%. Produit sans risque qui a la préférence des Français, le Livret A est garanti par l'Etat jusqu'à son plafonnement, soit 15 300€. Depuis une directive européenne de 2008, les comptes courants et autres livrets bancaires sont eux aussi garantis par l'Etat en cas de défaillance bancaire à hauteur de 100 000€ par compte au lieu de 70 000€ auparavant. Les banques françaises alimentent en effet un Fonds de garantie de dépôts à hauteur de 200 millions d'euros pour couvrir tous les dépôts à vue des comptes courants, ainsi que l'ensemble des fonds des produits d'épargne réglementés (Livret A, LDD, CEL, PEL, livret Jeune,…).

Pour les contrats d'assurance vie, c'est un peu plus compliqué, mais rien n'indique qu'il faille s'alarmer. 85% des contrats sont investis sur des fonds en euros dont l'épargne est garantie. Seule la rémunération peut s'émousser quand les marchés obligataires perdent du terrain. Les compagnies d'assurance disposent de deux leviers de sécurité pour garantir l'épargne. Les nouvelles normes prudentielles les obligent en effet à constituer un capital en prévision de perte sur les placements en général. Si les banques et les sociétés d'assurance détiennent une partie de la dette des Etats, la diversification des placements dilue le risque. Certaines compagnies ont d'ores et déjà réduit leur exposition aux dettes souveraines des Etats de la zone euro. Aujourd'hui aucun Etat n'a fait faillite, les gouvernants font tout pour éviter ce scénario, et dans le cas où le pire se produirait, l'épargne sur les contrats en euros serait garantie. Les contrats multisupports dont une partie de l'épargne est investie sur des unités de compte dépendent bien évidemment de l'évolution des marchés financiers.