Du sport pour faire baisser la cotisation

Du sport pour faire baisser la cotisation

En échange d'efforts physiques, vous pouvez réduire le prix de votre assurance santé. Le concept existe aux Etats-Unis, pays où l'Obama Care a provoqué un séisme dans le monde des assurances. Pour prouver leur bonne foi, les assurés doivent être connectés. Dans l'ombre de cette avancée sociale, la polémique sur les données personnelles enfle. La France va-t-elle suivre l'exemple ?

Obama Care
Aux Etats-Unis, les entreprises de plus de 50 salariés doivent offrir une couverture santé à tous leurs employés. Une révolution souhaitée par le président Obama pour couvrir les soins d'une grande partie de la population. Aux USA, la couverture maladie repose sur un système privé, très coûteux, inaccessible à des dizaines de millions de personnes. Un système inégalitaire qui empêche de nombreux Américains de se soigner, ou de le faire trop tardivement, ce qui est préjudiciable à l'économie du pays.

Quid de la vie privée ?

L'entrée en vigueur de l'Obama Care le 1er janvier 2014 a bouleversé le marché de l'assurance santé. La couverture maladie obligatoire en entreprise ouvre des perspectives immenses aux assureurs. Les gros acteurs du secteur, comme United Health Care, proposent de réduire les cotisations (jusqu'à 1400$ par an !) en échange d'une activité physique régulière. Des assurés en meilleure santé et un assureur qui diminue ses prises en charge, tout le monde est gagnant. Pour mesurer l'effort, l'employé doit porter un bracelet connecté. Quelle utilisation est faite des données personnelles ? Rien ne garantit leur confidentialité. Derrière cette philanthropie de façade (vous aider à aller mieux), Big Brother a tout pouvoir de vous évaluer et vendre vos données personnelles.

Que font les assureurs français ?
En France, certains assureurs comme Axa proposent un forfait permettant de rembourser un objet connecté (montre, bracelet, tensiomètre,...) pour encourager les comportements vertueux. Pour l'heure, la fusion du data, celle des objets connectés et des contrats d'assurance, n'a pas eu lieu. Elle l'est déjà dans le domaine de l'assurance auto avec le boîtier embarqué. Peu de doute que, dans une logique de profit et sous couvert de prévention, les assureurs santé n'utilisent, à terme, les données personnelles pour conditionner l'obtention d'un tarif préférentiel à l'accomplissement d'une activité physique régulière.



Léa Labesse

Publié le samedi 9 avril 2016

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