Les comptes de la santé : la part des ménages reste stable.
Malgré toutes les critiques que l'on peut élever contre notre système de santé, il continue d'être performant par rapport à celui de nos collègues européens dont la contribution par ménage est largement supérieure. Le rapport annuel de la Commission des comptes de la santé établit le détail du financement des dépenses de soins pour l'année 2009 et constate que la part payée par les ménages a très légèrement régressé, tandis que celle des complémentaires et mutuelles augmente graduellement.
Les dépenses médicales (soins et biens médicaux) ont représenté 175,7 milliards d'euros en 2009, soit une augmentation de 2,8% par rapport à 2008. Cette hausse est considérée comme mesurée au regard de la croissance des dépenses de soins des années passées, l'effet de la crise ayant joué son rôle de ralentisseur. Il faut ajouter à cette somme les dépenses de soins aux personnes âgées ainsi que les dépenses de prévention ; au total l'ensemble des dépenses consacrées à la santé totalise 223 milliards d'euros en 2009, soit 4% de plus qu'en 2008.
Si l'on détaille par poste, les soins aux personnes âgées en maison de retraite ont augmenté de 15%, ainsi que les dépenses destinées à la prévention, +12,9%, qu'il faut attribuer à la campagne de vaccination contre la grippe A. Les soins hospitaliers sont en croissance de +3,8%, avec un ralentissement constaté par rapport au début des années 2000. La part dédiée aux médicaments progresse elle aussi avec +2,5%, les Français ne démentent pas leur réputation de gros consommateurs de médicaments. Les dépenses de soins sont chiffrées à 2 724€ en moyenne par habitant.
Ces dépenses sont réparties comme suit : 75,5% prises en charge par la Sécurité Sociale (77,1% en 1995), 9,4% par les ménages, et 13,8% par les mutuelles, complémentaires et instituts de prévoyance. En dépit du sentiment général chez les patients de payer de plus en plus chaque année pour se soigner, le reste à charge est plutôt stable et passe de 9,5% en 2008 à 9,4% en 2009. La variation depuis 1995 est d'ailleurs très faible, puisque la portion laissée à la charge des assurés représentait alors 9,6%. Par apport à nos homologues européens, la France se suite en tête des pays de l'OCDE où le reste à charge est le plus faible.
En approfondissant l'analyse, on constate néanmoins que la prise en charge par la Sécurité Sociale (75,5%) demeure performante grâce au taux de remboursement à 100% des affections de longue durée (ADL). En parallèle, les nombreuses mesures annuelles qui visent à réduire le déficit de la santé ont augmenté le reste à charge des patients, en particulier pour les soins hospitaliers (hausse du forfait), pour les soins de ville et pour les médicaments (déremboursement). Ce qui induit par capillarité une hausse sensible de la part payée par les mutuelles et autres organismes complémentaires : de 12,2% en 1995, elle passe à 13,8% en 2009.