Les économies de la Sécu
Demain mardi 26 octobre le Parlement passe en revue le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale. Le déficit abyssal de notre régime de santé nécessite de regarder à la loupe tous les comptes et de réaliser des coupes franches là où c'est encore possible. Les assurés seront les premiers à devoir contribuer, avec modération selon le gouvernement, car ménager l'opinion publique à deux ans de la prochaine échéance électorale est aussi une nécessité.
L'économie souhaitée pour l'année 2011 est fixée à 2,5 milliards d'euros, pour limiter essentiellement le déficit de la branche maladie à 11,6 milliards d'euros. Pour ce faire, le gouvernement prévoit de stabiliser l'évolution des dépenses de santé à +2,9% par rapport à 2010. Les efforts budgétaires les plus importants toucheront le secteur médico-social (personnes âgées et handicapées) avec une économie prévue de 1,2 milliard d'euros. Ce secteur, lié directement au facteur démographique et à l'allongement de la durée de vie, est en progression constante. L'Etat envisage d'en limiter l'augmentation des dépenses à +3,8%.
L'objectif pour les dépenses de soins de ville et de soins hospitaliers est fixé à +2,8% pour les deux secteurs. La gestion du système de santé implique des efforts tarifaires sur certains actes médicaux, comme en radiologie et en biologie, ou par le nivellement des tarifs entre les hôpitaux et les cliniques pour certains actes. Le recul des taux de remboursement dans plusieurs domaines va directement impacter le budget des assurés, puisque le transfert de charges vers les mutuelles et complémentaires de santé se traduira immanquablement par une augmentation des cotisations : diminution de 5 points du niveau de prise en charge des médicaments aujourd'hui remboursés à 35%, diminution de 5 points du niveau de prise en charge des dispositifs médicaux sauf pour les maladies les plus graves, passage de 91€ à 120€ du seuil de déclenchement de la participation forfaitaire (20%) pour les actes coûteux en ville et à l'hôpital.
La prise en charge à 100% des patients atteints d'affection de longue durée (ADL) va également évoluer pour lutter contre certaines dépenses jugées injustifiées : certains patients (soignés pour hypertension artérielle non compliquée) aujourd'hui admis dans le dispositif en seront exclus ; un forfait de remboursement pour les dispositifs d'autocontrôle du diabète (non-insulinodépendant) sera instauré. Par ailleurs les dépenses de transport ne seront plus systématiquement remboursées pour les patients en ADL. Plus généralement des économies seront réalisées sur les médicaments dont certains verront leur prix diminuer, notamment les médicaments génériques.