Mutuelle santé pour les seniors : on paie plus cher en ville.
Les seniors cotisent plus que les autres groupes de population pour leur complémentaire santé. Une logique mathématique qui s'explique par l'augmentation des dépenses de santé liées à l'âge : plus on vieillit, plus la demande de soins grandit. Si le principe de solidarité et de mutualisation reste la base de fonctionnement des organismes mutualistes et des assurances, le vieillissement de la population déséquilibre le système comme il l'a fait pour le régime général de la Sécurité Sociale. Un nivellement des cotisations n'est pas possible, sans compter avec le sentiment d'injustice que constituerait aujourd'hui une cotisation identique pour chaque assuré. Les personnes âgées se retrouvent donc à payer plus cher leur couverture santé, les mutuelles et assurances ayant mis en place une tarification par tranche d'âge. Au-delà de la différenciation par l'âge, on constate également une dichotomie entre les villes et les campagnes : la localisation de l'assuré détermine aussi le niveau de sa cotisation.
Les seniors (dès 60 ans) ont des dépenses en matière de santé deux fois plus importantes que leurs concitoyens plus jeunes de 15 ans. Les besoins ne sont pas les mêmes non plus, les pathologies étant souvent plus lourdes (maladies de l'appareil circulatoire, de l'appareil respiratoire, cancers, ) et leur survenance plus marquée. Les groupes mutualistes ainsi que les assurances proposent depuis plusieurs années des formules de couverture santé dédiées avec des garanties adaptées aux besoins spécifiques des seniors. Les professionnels mettent sur le marché des formules sur mesure avec un renforcement en hospitalisation par exemple ou en optique pour les problèmes de vue liés à l'âge (dégénérescence maculaire).
Dans l'élaboration de leurs tarifs, en dehors du critère de l'âge, les mutuelles doivent aussi intégrer la zone géographique, car l'offre médicale est inégale sur le territoire français. La médecine des grandes villes est plus onéreuse que celle des petites agglomérations, a fortiori celle des zones rurales. Un praticien exerçant à Paris aura des charges de fonctionnement plus importantes qu'un généraliste en rase campagne, sans oublier les dépassements d'honoraires, largement plus pratiqués dans les grandes agglomérations. Par ailleurs, certains tarifs sont libres, opticiens et orthodontistes par exemple ; un tour d'horizon des honoraires montrent clairement que les soins coûtent moins cher en zone moins urbanisée. Les mutuelles prennent en compte également la fréquence des visites chez le médecin nettement plus forte pour un habitant des villes : 80% des patients consultent en ville, les ruraux, du fait de l'éloignement, se déplacent deux fois moins pour se soigner. La proximité des soins incite l'assuré à consulter plus régulièrement, la part des remboursements, tant pour la Sécurité Sociale que pour les complémentaires de santé, augmente d'autant plus que l'on habite dans ou près d'une ville.