Mutuelle santé : prochaine hausse des tarifs en octobre.
La rentrée est déjà derrière nous, mais la saison des augmentations en tous genres est toujours ouverte. Les mutuelles de santé annoncent une première hausse de leurs tarifs pour le 1er octobre, suivie d'une deuxième en janvier. Une douloureuse constatation pour les assurés qui ont déjà subi une très forte augmentation des cotisations en 2010. Les mutuelles accusent le gouvernement d'alourdir la facture à cause du doublement de la taxe sur les contrats responsables.
Une première augmentation de 0,9% au 1er octobre prochain, suivie en janvier 2012 d'une plus fort hausse d'environ 8% : la répercussion de la taxe sur les mutuelles ne passera pas inaperçue. En doublant la taxe sur les contrats dits solidaires et responsables, soit 95% des contrats de santé, le gouvernement s'est immédiatement mis à dos les groupes mutualistes et les acteurs privés du secteur. De 3,5%%, la taxe passe à 7% pour chaque contrat de santé qui respecte le parcours de soins coordonné (9% pour les autres contrats). Le gouvernement encaissera 1 milliard d'euros supplémentaire par an et déconnecte à jamais une volonté d'encourager une assurance responsable de l'accès aux soins pour tous.
Les mutuelles n'ayant pas convaincu le gouvernement de faire machine arrière, certaines pourraient profiter du contexte pour faire grimper les augmentations au-delà des 8% annoncés pour le début 2012. Après une hausse marquée en 2010 (entre 7% et 8%), les organismes doivent donc faire face à une mesure inattendue qui vient s'ajouter à l'inflation annuelle des coûts médicaux (environ 4%). Comme cadeau de nouvelle année, certains assurés pourraient voir leur cotisation augmenter au-delà de 10%.
Les mutuelles ne se cachent d'ailleurs pas de répercuter intégralement la hausse de la taxe, à l'instar de la MGEN qui confirme que le montant de la cotisation grossira d'au moins 7%. Depuis 2002, l'ensemble des opérateurs d'assurance bénéficient comme les mutuelles d'avantages fiscaux en échange de commercialiser des contrats de santé responsables. Avec le doublement de la taxe, certains acteurs du secteur privé pourraient choisir de s'en tenir aux contrats non solidaires dont la taxe au taux de 9% ne se démarque pas suffisamment des contrats solidaires et de laisser aux mutuelles (celles régies par le Code de la Mutualité) la commercialisation des contrats de santé en phase avec les tarifs conventionnés de la Sécu. Un pas supplémentaire vers une médecine à deux vitesses.