Mutuelles : vers une forte hausse des tarifs en 2011.
L'effet mécanique du plan d'économie visant à réduire le déficit de la Sécurité Sociale se fait déjà ressentir au niveau des réactions et commentaires de la part des mutuelles de santé. Il ne tardera pas à se traduire concrètement au niveau du budget santé des ménages français, la batterie de mesures mettant à contribution l'ensemble des assurés. La Mutualité Française qui regroupe la grande majorité des mutuelles de santé exprime son mécontentement et anticipe une nette augmentation des tarifs pour l'année prochaine.
Le plan d'économie pour l'Assurance Maladie est chiffré à 2,5 milliards d'euros, autant d'euros d'efforts demandés aux acteurs de la santé, praticiens et centres de soins, aux laboratoires, mais aussi et surtout aux patients qui seront touchés à plus d'un titre : déremboursement des médicaments pris en charge aujourd'hui à 35% et qui passeront à 30%, hausse du ticket modérateur d'un demi point, réduction des remboursements des frais d'hospitalisation et des consultations, hausse des tarifs de certains praticiens, réduction des frais de transport. Ce transfert de charges est estimé à 500 millions d'euros que devront supporter les assurés et leurs mutuelles. Ce qui fait craindre une augmentation des cotisations, crainte que le président de la Mutualité Française, Jean-Pierre Davant, n'a pas cherché à sous-estimer.
Une mutuelle n'a pas vocation à faire des bénéfices, mais si son statut ne l'autorise pas à faire de profit, elle doit équilibrer ses comptes sous peine de cessation d'activité en cas de comptes dans le rouge. Cette contribution imposée par le gouvernement va traduire mécaniquement par une augmentation des tarifs pour l'année 2011, une compensation logique pour que les patients n'aient pas à supporter l'intégralité du transfert de charges. La hausse envisagée des cotisations pour 2011 se situerait entre 8% et 10%, un bond très net qui risque d'isoler encore plus les personnes aux revenus très faibles.
Les mécontents montent au créneau et espèrent faire plier le gouvernement dans sa recherche systématique d'économie au détriment d'une politique raisonnée qui ne mettrait pas en péril les comptes de l'Assurance Maladie.