Mutuelles santé : comment s'y retrouver ?

On ne reviendra pas sur le caractère indispensable d'une complémentaire de santé. On insistera aujourd'hui sur la difficulté pour les assurés de choisir le contrat adapté à leur situation personnelle au coût le plus juste. Le marché des mutuelles et complémentaires est vaste, des milliers d'offres chez plus de 600 organismes. Une nébuleuse opaque qui rend le choix et la décision particulièrement complexes. Comment choisir objectivement une complémentaire adaptée à ses besoins avec un rapport qualité/prix optimal ? La CLCV (association Consommation Logement et Cadre de Vie) a rendu publique hier une étude comparative sur les offres d'une vingtaine de compagnies privées et de mutuelles santé. Le constat est accablant : les consommateurs sont dans l'impossibilité d'avoir accès et de comparer l'ensemble des offres pour identifier les prestations adaptées à leurs besoins.

Pour mener à bien l'enquête auprès de 24 prestataires parmi les plus grands noms du marché (Axa, Allianz, Aviva, April, MMA, Macif, GMF, Maaf,…) et de certains sites comparateurs en ligne, l'association a défini trois profils d'assurés (un jeune couple sans enfant, une famille avec deux enfants et un couple de jeunes retraités) et sélectionné quatre postes de santé basiques (médecine de ville, frais d'hospitalisation, couronne dentaire et lunettes de vue). Premier constat : les comparateurs en ligne ne balaient pas tout le marché, certains n'intègrent pas les grandes enseignes et cherchent avant tout à proposer une offre sur mesure sans mettre en avant les offres standards aux garanties basiques. Conclusion : l'assuré doit, s'il veut avoir un panel plus ou moins complet, consulter plusieurs comparateurs et se renseigner directement auprès des compagnies et mutuelles.

Deuxième constat : les tarifs passent du simple au double pour un même niveau de couverture et pour un même profil. Le ratio est même plus important parmi les assureurs, jusqu'à 2,5 fois. Les contrats économiques ne remboursent pas les dépassements d'honoraires, seuls les tarifs conventionnés sont pris en charge. Il faut monter en gamme pour solvabiliser les dépassements d'honoraires, et encore, certaines mutuelles moyen de gamme ne remboursent que le minimum, à savoir le tarif de base. Un point important, car nombreuses sont les zones géographiques où l'on en trouve que des médecins exerçant en secteur 2. Pour l'optique et le dentaire, rares sont les forfaits standards qui offrent un remboursement correct. Et il faut taper dans le haut de gamme pour combiner les 4 postes pré-cités.

L'enquête ne montre pas de différences notoires entre les assureurs privés et les organismes mutualistes. Elle déplore néanmoins la perte de l'esprit mutualiste avec une segmentation toujours plus affinée. Que réclame l'association pour éclaircir le marché ? La mise en place de présentations types des offres sous forme de fiches standardisées mises en ligne sur un portail public.