L'assurance vie reste le placement financier des Français. Le produit est pourtant dans la tourmente avec l'érosion des rendements au fil des années et une collecte au plus bas depuis décembre 2014. Dans ce contexte peu favorable, l'association nationale de défense des consommateurs et des usagers, CLCV, invite les épargnants à la prudence vis-à-vis des fonds eurocroissance.

A l'origine de cette mise en garde, un décret et deux arrêtés publiés au JO du 14 juillet dernier qui précisent le fonctionnement du dispositif temporaire visant à stimuler l'eurocroissance. Pour mémoire, l'eurocroissance est une assurance vie en fonds diversifiés, conçue pour aider au financement des entreprises, plus particulièrement des PME. La durée de détention est de 8 années minimum et la rémunération censée être supérieure au fonds en euros grâce à un investissement partiel sur des actifs plus risqués.

Les pouvoirs publics engagent les détenteurs de contrats en euros à migrer une partie de leur fonds vers l'eurocroissance. Les textes précisent les modalités de transfert des plus-values latentes des fonds en euros vers le fonds eurocroissance. La CLCV rappelle que la part investie en actions comporte un risque de perte et n'offre aucune garantie de liquidité instantanée. Au-delà du risque, l'association reproche à cette disposition de rendre les placements en assurance vie plus aléatoires et d'éroder la confiance des épargnants en "désanctuarisant" les plus-values des contrats en euros.  Elle recommande donc aux épargnants soucieux de se constituer une épargne sécurisée d'être vigilants quant au transfert d'une partie de leur épargne vers le fonds eurocroissance.