Assurance de prêt : bien choisir

 

Grâce à la délégation d'assurance de prêt que la loi Lagarde facilite depuis le 1er septembre, vous avez tout loisir de chercher la formule adaptée à votre profil. Les banques, qui avaient la fâcheuse tendance à imposer leur contrat groupe en dépit de l'interdiction de vente liée, doivent désormais faire des efforts et accepter la concurrence dans le domaine de l'assurance de prêt. Cette assurance qui garantit à la banque le paiement des mensualités en cas de décès ou d'invalidité vous protège également vous et votre famille : y accorder l'importance qu'elle mérité et la choisir avec soin signifie sur le long terme réaliser une économie non négligeable.

La possibilité de choisir librement votre assurance de prêt a toujours existé, les banques faisaient néanmoins en sorte de subordonner l'octroi du crédit immobilier à la souscription de leur contrat groupe. On l'a déjà vu, le contrat groupe n'est pas nécessairement adapté à tous les profils d'emprunteurs ; les risques étant mutualités quel que soit l'âge et l'état de santé avec une même tarification forfaitaire, la personnalisation du contrat proposé par la banque est quasiment impossible.

Dans votre démarche pour décrocher un prêt immobilier, prenez le temps d'étudier différents contrat d'assurance de prêt. Celui de la banque bien entendu, et celui des compagnies concurrentes qui vous présenteront des formules alternatives en accord avec votre profil. Une différence de taux même minime entre deux contrats peut au final, c'est-à-dire après 15, 20 ou 25 ans d'emprunt, engendrer une économie substantielle qui peut aller jusqu'à 6% du montant de l'assurance à payer. N'oubliez pas que l'assurance de prêt représente entre 6% et 15% du coût total de l'emprunt.

Décès/invalidité

Pour mieux comparer les offres, isolez le taux de l'assurance du taux du crédit. Demandez ensuite des simulations chiffrées pour connaître le montant de la mensualité. L'offre de base couvre les garanties décès-invalidité. Si le risque se produit, l'assurance rembourse le capital restant dû. Vérifiez toutefois dans les conditions générales du contrat la définition d'invalidité.

La garantie invalidité/incapacité de travail est généralement réservée aux personnes actives : si votre activité professionnelle cesse avant le remboursement total du prêt, assurez-vous que le contrat prend en compte la garantie invalidité/incapacité totale de travail. Cette précision prend toute son importance si vous avez une cinquantaine d'année. A l'âge de la retraite, les garanties invalidité et incapacité cesseront automatiquement. Si vous contractez un prêt au-delà de 55 ans ou 65 ans pour certaines compagnies, l'assurance ne couvrira généralement que la garantie décès.

Perte d'emploi

La garantie chômage ou perte d'emploi est optionnelle, et son coût vient s'ajouter à la garantie décès-invalidité. Elle s'adresse aux salariés en CDI depuis au moins 6 mois, et n'opère qu'en cas de licenciement individuel ou collectif classique ouvrant droit à indemnisation par les Assedic. Cette garantie est assujettie à une période de carence entre 6 et 12 mois selon les contrats, et également à un délai de franchise entre 3 et 9 mois si vous perdez votre emploi : en clair, l'assurance se mettra en route entre 9 et 21 mois selon les conditions initiales.

Le montant de l'indemnité varie entre 50% et 100% de la mensualité due, mais en aucun cas le niveau d'indemnisation (cumul de vos indemnités chômage et de l'assurance) ne dépassera la perte de vos revenus. La garantie perte d'emploi coûte cher avec d'importants délais de carence, et est généralement limitée à 4 ans (reconductibles) : jusqu'à 100€ par mois pour un emprunt de 300 000€.

Quotité

Si vous empruntez à deux, comme c'est souvent le cas dans un prêt immobilier, il est important que votre assurance couvre séparément chacun des emprunteurs. Cette répartition de la couverture se nomme la quotité, et revêt toute sa pertinence en prenant en compte les revenus de chacun et la contribution de chacun au remboursement du prêt. Le total des quotités doit atteindre un minimum de 100% : si un des emprunteurs prend en charge 60% des mensualités, l'autre les 40% restants, en cas de décès du premier, le conjoint ou partenaire survivant continuera de payer 40% du montant des mensualités, l'assurance se chargeant des 60%.

Si chacun s'assure pour la totalité du capital, au décès d'un des deux conjoints, l'assurance rembourse l'ensemble du capital restant dû : une solution qui permet de protéger totalement chacun des conjoints, le décès de l'un entraînant la perte irrémédiable de revenus disponibles pour l'autre. En fonction du niveau de revenus de chacun, l'assureur applique une quotité idéale qui limite le taux d'endettement de chacun en cas de décès.

Faire jouer la délégation se justifie pleinement si vous présentez un risque minimum pour la banque (jeune en bonne santé avec des revenus stables) ou à l'opposé que vous présentez un risque important pour des questions d'âge ou de santé (ou les deux liés). La convention AERAS s'adresse spécifiquement les personnes présentant un risque aggravé de santé qui souhaitent contracter un prêt immobilier.



Francesco Romanello

Par , le vendredi 21 janvier 2011

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