Assurance de prêt : la délégation d'assurance emprunteur, des marges de progression ?

Assurance de prêt : la délégation d'assurance emprunteur, des marges de progression ?

 

La loi Lagarde, et plus récemment la loi Hamon, permettent à tout emprunteur de choisir librement l'assurance de son prêt immobilier ou de son crédit à la consommation. Pourtant, souscrire une assurance en dehors de l'établissement prêteur reste marginal.

Peu d'assurances déléguées
L'Association française de l'assurance a publié en mars dernier le bilan 2013 de l'assurance emprunteur. Par rapport à 2012, la délégation d'assurance ne progresse pas : 89% des cotisations des contrats d'assurance de prêt (immobilier et conso) ont été perçues par l'établissement prêteur. A seulement 11%, la proportion des assurances déléguées ne fait pas mieux qu'en 2010, année où est entrée en vigueur la loi Lagarde.
La part d'assurances déléguées est supérieure pour les crédits immobiliers (15,2%), quasi inexistante pour les crédits à la consommation (1%).

Les emprunteurs captifs
Ces chiffres mettent en lumière l'inefficacité de la loi Lagarde. Depuis septembre 2010, la banque a pour obligation d'informer son client emprunteur qu'il peut souscrire l'assurance de son choix, sous réserve que l'assurance alternative présente des garanties au moins équivalentes au contrat interne.
Fidèles à leur banque ou plutôt captifs d'un système verrouillé par les établissements bancaires, les emprunteurs ne peuvent exercer leur libre choix et sont les victimes collatérales d'une loi qui n'a pas réussi à éroder le quasi monopole des banques sur le marché de l'assurance de prêt. Les marges sur ce produit sont importantes (plus de 50%). Les assurances individuelles ont un large espace pour être très concurrentielles et faire économiser aux emprunteurs des centaines voire des milliers d'euros sur leur contrat.

En attendant les effets de la loi Hamon
Le bilan dressé par l'AFA ne permet pas de mesurer encore les bénéfices de la loi Hamon. En place depuis juillet 2014, cette mesure octroie 12 mois à l'emprunteur à compter de la signature du prêt pour dénoncer l'assurance de la banque et la substituer par un contrat alternatif à équivalence de garanties. La politique de rétention des banques est désormais émoussée, reste à savoir si les emprunteurs vont saisir l'occasion d'entamer une nouvelle démarche pour changer d'assurance.

 



Francesco Romanello

Par , le mercredi 13 mai 2015

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