Assurance emprunteur : bien choisir pour économiser.
Entrée en vigueur en septembre 2010, la loi Lagarde facilite la délégation d'assurance. Indispensable pour garantir le paiement d'un prêt immobilier, l'assurance de prêt reste néanmoins un élément du crédit mal maîtrisé par les emprunteurs. Beaucoup ignorent qu'ils ont la possibilité de choisir leur contrat. Plusieurs sondages ont révélé que plus de la moitié des emprunteurs ne savent pas qu'ils peuvent choisir leur assurance de prêt en dehors de la banque prêteuse. Et parmi ceux qui connaissent la loi Lagarde, la grande majorité continue de penser que la banque est l'interlocuteur privilégié pour souscrire une assurance de prêt. Bien choisir son assurance de prêt immobilier est non seulement un gage d'économies réelles, mais également la garantie d'une protection adaptée.
Souscrire le contrat de la banque
La garantie décès-invalidité est le socle de base de l'assurance de prêt. Elle conditionne l'obtention du prêt. La banque se protège des éventuels défauts de paiement en subordonnant l'octroi du prêt à la souscription de la garantie décès et invalidité (ADI). Tout organisme de crédit propose d'adosser le prêt à l'assurance de groupe. Mais depuis la loi Lagarde, la banque a obligation d'informer l'emprunteur de son droit de souscrire une assurance ailleurs. L'assurance de prêt n'est plus systématiquement liée au crédit de la banque prêteuse.
Il peut sembler commode de souscrire son assurance auprès de la banque : gain de temps, formalités de souscription simplifiées, frais de gestion moins élevés qu'un contrat individuel. Pour les emprunteurs qui ne maîtrisent pas ou peu la notion d'assurance de prêt, cette option facilite le processus. Le problème majeur est que la tarification est unique pour tous les emprunteurs, quels que soient leur âge et leur profession ; seul le niveau de cotisation évolue en fonction du montant de l'emprunt. La mutualisation de risques bénéficie aux uns quand elle pénalise les autres : un jeune actif non fumeur présentant un "très bon risque" paiera son assurance au même tarif qu'un emprunteur de plus de 50 ans ("mauvais risques"). Le coût de l'assurance de prêt représente entre 5% et 15% du coût global de l'emprunt : voilà une raison suffisante pour faire jouer la concurrence.
Déléguer son assurance
Faire jouer la concurrence ne signifie pas pour autant qu'il faille ignorer le contrat groupe de la banque. Certains établissements de crédit ont su ajuster leurs offres et s'adapter aux différents profils d'emprunteurs. Le champ est donc large, partant du postulat que la loi impose à l'emprunteur de souscrire une assurance présentant au minimum des garanties équivalentes à celles de l'assurance de la banque.
En externalisant son contrat d'assurance, l'emprunteur se donne les moyens de souscrire une assurance taillée sur mesure selon son profil, ses besoins, et réaliser dans certains cas une économie jusqu'à 60% sur le coût de l'assurance. La cotisation d'une assurance déléguée a en outre l'avantage d'être calculée en fonction du capital restant dû : son coût diminue au fur et à mesure du remboursement. A l'inverse, l'assurance de la banque n'évolue pas au cours de la durée du prêt : son coût reste le même à chaque mensualité.
Le rôle du courtier
Les banques sont généralement peu enclines à accepter une assurance individuelle. Elles étudieront avec grand soin les clauses du contrat délégué avec de donner leur accord. Les offres de prêt étant valables un mois, il est conseillé de faire appel aux services d'un courtier en assurance et en crédit pour faire passer le dossier auprès de la banque. L'assurance de prêt est devenue un terrain de négociation comme l'est déjà celui des taux immobiliers. Devant la pléthore d'offres, l'emprunteur démuni est généralement tenté de se ranger aux arguments de la banque. Un courtier cherchera à optimiser le dossier d'assurance emprunteur en obtenant les mêmes garanties (ou des garanties supérieures) à un tarif inférieur à celui de la banque.

Par Audrey Benzaquen, le lundi 14 janvier 2013