Assurance emprunteur : les Français peu informés.

Depuis septembre 2010, vous pouvez choisir librement votre assurance de prêt. La loi Lagarde facilite la délégation d'assurance en vous permettant de souscrire un contrat alternatif au contrat collectif de la banque prêteuse sous réserve qu'il présente un niveau de garanties équivalent. Vous ne le saviez pas ? Alors vous faites partie des quelque 37% de Français qui l'ignorent. Une enquête réalisée auprès d'une échantillon représentatif d'un millier de personnes prévoyant d'acquérir un logement dans les 12 mois montre en effet qu'un Français sur 2 ignore cette possibilité. Ce n'est pas la première enquête du genre. Plus d'un an et demi après son entrée en vigueur, force est de constater que le volet "assurance emprunteur" de la loi Lagarde manque d'information auprès du grand public. Cette enquête fait écho à l'avis émis tout récemment par le CCSF sur la réforme de l'assurance emprunteur.

Si elle n'est pas légalement obligatoire, l'assurance emprunteur est indispensable pour obtenir un prêt immobilier. La garantie décès/invalidité est la garantie de base systématiquement exigée par la banque prêteuse : en cas de décès ou d'incapacité totale, l'assurance prend en charge les mensualités. Dans une demande de prêt, l'emprunteur se voit automatiquement proposer l'assurance de la banque, à savoir le contrat groupe ou contrat collectif dont les garanties s'appliquent à l'ensemble des emprunteurs sans prise en compte du profil de chacun. La vente liée étant interdite, la banque ne peut imposer son contrat et depuis septembre 2010, elle a obligation de remettre à l'emprunteur une fiche informative concernant la possibilité de souscrire une assurance alternative. Cette fiche doit également permettre de mieux comparer les offres selon les critères précis et communs à l'ensemble des offres.

Cette loi est une avancée primordiale dans l'amélioration de la protection du consommateur. En facilitant le libre choix de l'assurance de prêt, elle huile les rouages de la concurrence et permet aux acteurs du marché de proposer des formules adaptées au profil de chacun. Certains emprunteurs peuvent ainsi économiser sur le coût total de leur crédit en souscrivant un contrat externe. Pour l'heure, la loi ne remplit pas son rôle pédagogique. 44% seulement des personnes interrogées envisagent une délégation d'assurance. Les autres craignent soit un retard dans l'acceptation de leur demande de prêt, soit carrément un refus. Preuve s'il en est que la banque est toujours considérée par certains comme une entité omnipotente contre laquelle le consommateur ne peut lutter.



Audrey Benzaquen

Par , le jeudi 5 avril 2012

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