Assurance emprunteur : la possibilité de négocier l'assurance de prêt au bout d'un an
Le projet de loi Hamon prévoit la  possibilité de substituer son assurance de prêt à l'issue d'un délai  d'un an après la signature du crédit. Après une longue réflexion, le  ministre a donc proposé une solution qui n'autorise pas la résiliation  annuelle, telle que le réclamaient diverses associations, mais devrait  permettre de rendre plus active une concurrence éreintée par le quasi  monopole des banques. Pour les emprunteurs, cette future possibilité  vient renforcer la loi Lagarde, censée faciliter la délégation  d'assurance depuis septembre 2010. Donne-t-elle pour autant une réelle  opportunité d'économiser sur le coût de l'assurance à tous les types  d'emprunteurs ?
Ce qui va changer 
Les  emprunteurs pourront désormais au bout d'une échéance d'un an négocier  l'assurance décès-invalidité liée à leur prêt immobilier. Ce délai d'un  an leur permettra de comparer les offres extérieures à celle de la  banque prêteuse dans l'éventualité d'une substitution. Le ministre de la  Consommation Benoit Hamon souhaite ainsi donner plus de champ à la  concurrence dans un marché verrouillé par les banques. Seuls 15% des  emprunteurs ont en effet recours à l'assurance déléguée, les banques  ayant réussi à profiter des failles de la loi Lagarde pour conserver un  marché où les marges sont évaluées à 50% sur ce type de produit. 
La  substitution à l'issue d'un délai d'un an induite par la loi Hamon sera  possible uniquement si elle est stipulée dans le contrat d'assurance,  les nouvelles garanties devant être au moins équivalentes à celles du  contrat groupe de l'organisme bancaire.
Le changement d'assurance est-il intéressant pour tous les emprunteurs ?
Le  contrat groupe de la banque permet une mutualisation des risques avec  un nivellement des coûts sur l'ensemble des profils d'emprunteurs. Même  si l'introduction de la loi Lagarde a encouragé les banques à mieux  personnaliser leurs offres, les emprunteurs de moins de 40 ans non  fumeurs sont toujours pénalisés par un contrat groupe. Là où le taux  moyen pour une assurance groupe atteint 0,35%, une assurance déléguée  affiche un taux de 0,14% pour ce profil d'emprunteur. 
La possibilité  de négocier son assurance de prêt au bout d'un an est donc intéressante  si l'emprunteur possède ces mêmes critères. Pour les autres, l'intérêt  d'une assurance déléguée doit être relativisé. Ce qui n'empêche la  recherche d'une offre externe, notamment grâce aux services d'un  courtier.
Autre problème éventuel, la réticence des banques à  accepter une assurance déléguée. Elle est déjà avérée depuis  l'introduction de la loi Lagarde, la nouvelle loi pourrait ne pas  modifier la donne. N'oublions pas que les taux d'intérêts des crédits  immobiliers sont maîtrisés par les banques, beaucoup acceptent de rogner  leurs marges sur un crédit en compensant par une assurance plus chère.  Si elles décident de baisser le coût de l'assurance de prêt, le risque  est de voir le taux du crédit prendre de la hauteur.
 
						 
				Par Francesco Romanello, le mercredi 8 janvier 2014
