La vente en viager, un marché qui prend doucement de l'ampleur

La vente en viager, un marché qui prend doucement de l'ampleur

La vente en viager d'un bien immobilier reste entourée de préjugés. Pourtant, ce secteur de niche ne cesse de croître chaque année, preuve que les retraités accordent de plus en plus d'intérêt à ce dispositif très encadré qui, plutôt qu'être une spéculation sur la mort, permet d'assurer un complément de ressources régulier tout en maintenant la qualité de vie. L'Institut d'Expertise et de Formation au Viager (IEFV) livre son premier baromètre. Quels sont les chiffres du viager ? Qui sont les vendeurs et les acheteurs ?

Les indicateurs du marché

La vente en viager est un marché de niche qui représente 0,5% des transactions immobilières avec 5 000 opérations effectuées en 2017. Très marginal, le secteur enregistre pourtant une croissance annuelle de 5%. Le viager est un dispositif gagnant-gagnant qui garantit au vendeur un revenu complémentaire dans un cadre fiscal très favorable et à l'acquéreur des conditions avantageuses. Le vieillissement de la population, couplé au manque d'hébergement pour les personnes âgées et à la baisse des revenus à la retraite, fait du viager une réponse appropriée aux enjeux de société.

Il existe trois types de viager :

  • le viager occupé : le vendeur ou crédirentier conserve un  droit d'usage et d'habitation (DUH) du bien immobilier sa vie durant
  • le viager libre : l'acheteur peut occuper ou louer le bien à sa convenance, le vendeur bénéficiant d'un bouquet à la signature et d'une rente à vie 
  • le viager à terme : l'acheteur paie un bouquet comptant et des mensualités sur une période définie, le vendeur pouvant se réserver un DUH.

Le bouquet d'une vente en viager est exonéré d'impôts et la rente bénéficie d'un abattement de 70% à partir de 70 ans.

Les biens immobiliers vendus en viager

90% des ventes se font en viager occupé. 56% des transactions concernent des maisons. Le marché du viager est concentré dans les régions Île-de-France (40%) et Côte d'Azur (25%), les autres régions se partageant les 35% restants. 

La typologie des crédirentiers

51% des vendeurs ont entre 75 et 85 ans, 20% plus de 85 ans. Seuls 11% sont âgés de moins de 70 ans. Leurs motivations sont doubles : bénéficier d'un complément de retraite sans changer ses habitudes de vie (en moyenne +50% grâce à la rente) et protéger le conjoint survivant par la réversion de la rente et du DUH. 19% des crédirentiers choisissent le viager pour réaliser une donation et aider leurs proches en leur transmettant tout ou partie du bouquet. 15% souhaitent rénover ou adapter leur logement grâce au viager.

A noter qu'un tiers des opérations sont réalisées en famille.

La rentabilité pour les débirentiers

La majorité des investisseurs en viager ont entre 40 et 50 ans et 70% d'entre eux vivent en couple. La rentabilité annuelle constatée sur une longue période oscille entre 6% et 8%, loin devant celle des investissements traditionnels : autour de 2% pour l'assurance vie, autour de 3% du dispositif locatif Pinel et environ 4,5% pour l'immobilier locatif ancien.






Hervé Labatut

Par , le mardi 20 mars 2018

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