Pourquoi la crémation est-elle souvent plus chère que l'inhumation ?

Pourquoi la crémation est-elle souvent plus chère que l'inhumation ?

Longtemps marginale, la crémation représente aujourd'hui plus d'un tiers des obsèques en France. Considérée à tort comme étant moins chère que l'inhumation, elle alourdit souvent la facture par l'ajout de prestations non obligatoires. Quels sont les postes sur lesquels il est possible de faire des économies ?

Coût moyen d'une crémation

Marginale il y a trente ans, la crémation convainc désormais plus d'un tiers des Français, et jusqu'à 50% des citadins. Dans nos sociétés occidentales, la crémation n'est pas culturelle ; elle est souvent plus difficile à supporter pour la famille que la descente d'un cercueil dans une fosse. L'inhumation est un mode de sépulture par défaut, le choix de la crémation doit avoir été formulé par la défunt de son vivant à des proches, dans un testament ou sur tout support écrit comme une assurance obsèques.

Le coût moyen des obsèques oscille entre 1 500€ et 7 000€ (hors frais de cimetière) selon les prestations et la localisation. Une idée communément répandue voudrait que la crémation soit moins chère que l'inhumation. Un comparatif réalisé en 2014 par l'association UFC-Que Choisir révèle a contrario que la première est 8% plus onéreuse que la seconde.

Comme l'inhumation, la crémation est encadrée par la loi. Certaines prestations sont obligatoires, d'autres facultatives. Les tarifs funéraires étant libres, il est primordial de comparer les devis.

A noter : si vous avez souscrit une assurance obsèques, vous avez le droit, à tout moment et sans frais, de revenir sur certains choix, et de changer d'opérateur de pompes funèbres.

Conservation du corps

En étant vigilant sur certains postes, il est possible de réduire le coût d'une crémation. Par manque d'information, ou par souci du regard des autres, certaines personnes acceptent des prestations qui alourdissent la facture comme les soins de conservation du corps.

Les soins de thanatopraxie ne sont pas obligatoires. Dans la mesure où le délai maximum légal pour organiser et procéder aux obsèques est de 6 jours, le corps n'est pas exposé longtemps. Près de 60% des décès se produisent à l'hôpital ; dans ce cas, le corps peut être conservé gratuitement dans la chambre mortuaire durant les 3 premiers jours. Si l'établissement de santé n'en dispose pas, il appartient à la famille de s'en occuper, c'est-à-dire de faire transférer le corps vers un domicile ou une chambre funéraire. Le coût en chambre funéraire est d'environ 120€ la journée. Seuls les opérateurs funéraires sont habilités à transporter les corps.

Si le défunt résidait dans un EHPAD, le corps peut y être conservé durant une période de 6 jours maximum après le décès, l'EHPAD étant assimilé au domicile de la personne.

Choix du cercueil

Autre poste d'économie, le cercueil. Il n'y a rien d'immoral à choisir un bois bon marché plutôt d'un matériau précieux qui va finir en fumée. Le coût d'un cercueil va de 500€ à 3 000€, voire au-delà. En dehors des critères suivants obligatoires, les prestations proposées sont facultatives :

  • épaisseur minimum de 18mm pour la crémation (22mm pur l'inhumation)
  • garniture étanche
  • quatre poignées
  • plaque d'identité
  • fourniture d'un véhicule agréé pour le transport du corps.

Pourquoi pas le cercueil en carton ? abCrémation, société française qui a obtenu en 2016 l'autorisation de commercialiser son cercueil en carton recyclé, propose un cercueil écolo, et 50% moins cher que la boîte en bois (coût entre 230€ et 630€).

A noter : depuis janvier 2011, les entreprises de pompes funèbres doivent remettre un devis d'obsèques standardisé, censé faciliter la comparaison des coûts. Ce document utilise une terminologie identique et comprend 3 colonnes : la première concerne toutes les prestations obligatoires, la deuxième comprend tout ce qui est optionnel et la troisième colonne les prestations effectuées par des tiers (achat de concession, avis de décès dans la presse, faire-part,...).



Gerard Mihranyan

Par , le jeudi 2 novembre 2017

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