Le mois d'août enregistre une nouvelle collecte négative après un mois de juillet positif. Au gré des fluctuations des versements et des retraits, l'assurance vie peine à convaincre depuis une année entière. Le contexte économique complexe défavorise ce type de placement, entre chute des rendements et besoin de liquidités de la part des assurés.

Cette fois-ci le ralentissement marqué des versements explique l'entrée en zone rouge de l'assurance vie. Les cotisations baissent de 15% au mois d'août par rapport au même mois en 2011, tandis que les retraits reculent de 8%. Le déséquilibre entraîne une décollette de 800 millions d'€ qui fait suite aux 400 millions d'€ affichés par la collecte positive du mois précédent. Sur treize mois, l'assurance vie n'aura été positive que 2 fois (février et juillet 2012) et enregistre un déficit cumulé de 14,3 milliards d'€ sur un an. Le mouvement a cependant perdu de son ampleur après une décollette record de 3,8 milliards d'€ en décembre 2011. L'encours global continue d'augmenter grâce à la capitalisation des intérêts à 1 371,5 milliards d'€ fin août contre 1 366,2 milliards fin juillet selon les derniers chiffres de l'AFA (association française des assurances).

Les raisons de ce phénomène sont à la fois structurelles et conjoncturelles. L'arrivé à maturité fiscale (8 années) d'un grand nombre de contrats détenus par de nouveaux retraités incite ces derniers à puiser dans leur épargne pour compenser la baisse de leur pouvoir d'achat ou pour réaliser des projets (immobiliers notamment). Le sentiment de défiance qui entoure l'assurance vie est alimentée conjointement par la contraction des rendements depuis 5 ans (3% nets hors prélèvements sociaux en 2011) et la crise monétaire de la zone euro. Les épargnants ont un besoin accru de liquidité, souplesse que leur apportent les livrets bancaires. Les grands gagnants du moment sont le Livret A et le livret de développement durable (LDD) qui devraient enregistrer un record de collecte en 2012. Le relèvement des plafonds de ces deux livrets (doublement du plafond du LDD et +25% pour celui du Livret A au 1er octobre) pourrait confirmer ce nouveau comportement des Français vis-à-vis de l'épargne et accentuer la tendance négative de l'assurance vie.