Cela deviendrait presque une rengaine de stigmatiser la défiance des épargnants vis-à-vis de l'assurance vie. Elle est pourtant réelle, même si l'épargne des Français reste très largement placée en assurance vie. L'ACP, l'autorité de contrôle prudentiel, livre une étude sur "l'évolution des placements financiers des ménages français en 2011", étude qui vient confirmer le recul des flux de collecte pour l'assurance vie au profit des produits plus liquides.

Depuis août dernier, la collecte nette de l'assurance vie est négative. Seul le mois de février 2012 a affiché des résultats positifs à +300 millions d'euros. Le reflux a commencé dès le deuxième trimestre 2010 pour finalement inscrire la collecte dans le rouge au quatrième trimestre 2011. Les épargnants ont reporté leur épargne sur des produits financiers plus souples et plus disponibles. L'assurance vie reste néanmoins en pole position avec un encours total de 1 375,6 milliards d'euros.

Le grand gagnant est sans conteste le Livret A dont la collecte fait un bon phénoménal de 9,4 milliards d'euros en 2010 à 21,6 milliards d'euros à fin 2011. L'encours global atteint près de 299 milliards à fin avril. La réévaluation du taux de rendement du Livret A à 2,25%, conjuguée à la baisse des performances de l'assurance vie (moyenne de 3% hors inflation en 2011) a drainé une partie de l'épargne vers ce livret totalement exonéré de taxes. La promesse d'un doublement de son plafond ne fera d'attiser le mouvement (de 15 300€ à 30 600€). Les autres livrets réglementés ont suivi la tendance pour afficher 17 milliards d'euros fin 2011 contre 13,2 milliards en 2010.

Depuis 2010, l'assurance vie souffre d'un environnement peu propice, induit par la crise de l'euro et par les annonces intempestives de changement de sa fiscalité. On attend toujours que le nouveau gouvernement précise sa position quant à une réforme de la fiscalité de l'assurance vie, dans l'optique de favoriser l'épargne longue et soutenir l'économie nationale.