Assurance vie : élan positif en juillet.

Mis à part le mois de février qui a enregistré une collecte nette positive de 300 millions d'€, l'assurance vie s'est toujours inscrite dans le rouge depuis août 2011. Juillet affiche un sursaut encourageant avec une collecte à nouveau positive. Cette rupture s'inscrira-t-elle dans le temps ? Pour la FFSA, la tendance de fond ne s'inverse pas, les retraits restent supérieurs aux versements pour les 7 premiers mois de l'année.

Les épargnants permettent à l'assurance vie de renouer avec des chiffres positifs en juillet : la collecte nette s'établit à 400 millions d'€. Les cotisations ont augmenté de 12,6% en juillet par rapport à juin, les retraits reculant de 2,9%. Un volume qui ne suffit pas à compenser la décollecte enregistrée depuis janvier, -4,2 milliards d'€ selon les derniers chiffres publiés par la FFSA.

Parallèlement aux piètres résultats de l'assurance vie, le Livret A bat des records : +15,2 milliards entre janvier et juillet pour le livret préféré des Français couplé au LDD (livret développement durable), et un encours global de 302 milliards. Si les assureurs reconnaissent les difficultés de l'assurance vie, ils restent confiants quant à un produit d'épargne sans équivalent, adossé à une fiscalité avantageuse. La concurrence du Livret A est marginale au regard de ce que représente l'assurance vie (1 366 milliards d'encours). Si doublement du plafond il y a, le Livret A n'en reste pas moins un produit limité par 2 contraintes : un livret par personne avec plafonnement des versements (bientôt 19 125€).

Il y a deux ans, l'assurance vie drainait encore les trois quarts de l'épargne des Français, en 2011 seul un quart de l'épargne gonflait les contrats d'assurance vie. Pour retrouver la faveur des épargnants, l'assurance vie doit évoluer. Trop onéreux dans leur forme actuelle, les contrats garantis en euros sont d'ores et déjà dans le viseur des assureurs. Contraints par les normes prudentielles de Solvency 2 qui renforcent notamment les dépôts, les assureurs doivent mobiliser plus de fonds propres pour un produit qui rapporte peu.

Ils cherchent donc à diversifier leurs investissements, notamment sur les obligations d'entreprises et l'immobilier, et à réduire la part investie sur les obligations souveraines françaises ou allemandes très peu rémunératrices. L'urgence est de trouver des solutions attractives et rentables à la fois pour les assureurs et les assurés, afin de capter l'épargne transférée ailleurs. Autre stratégie adoptée par certains assureurs, inciter les épargnants à investir d'avantage sur les unités de compte, démarche plus risquée mais récompensée à terme par un meilleur rendement.



Francesco Romanello

Par , le lundi 3 septembre 2012

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