L'optimisme était permis en février avec un retour aux valeurs positives pour l'assurance vie. Après de longs mois de décollecte, le produit financier préféré des épargnants français donnait des signes d'accalmie en affichant une collecte nette dans le vert. Le répit aura été de courte durée, les chiffres repartent dans le rouge en mars, dans des proportions toutefois moindres qu'au dernier trimestre 2011.

En mars, les épargnants français ont à nouveau retiré plus d'argent de leurs contrats d'assurance vie qu'ils n'en ont versé. Résultat, la décollecte atteint 1,2 milliards d'euros et 2 milliards en total cumulé pour le premier trimestre 2012. Sur 8 mois, la décollecte s'établit à 12,5 milliards d'euros. Depuis août dernier, seul le mois de février a enregistré des valeurs positives avec +300 millions d'euros de collecte nette.

Le calcul est simple : la baisse de la collecte brute à 9,3 milliards d'euros conjuguée à une hausse des prestations versées (10,5 milliards) plombe la collecte nette de 1,2 milliards d'euros. Pour autant la FFSA se veut rassurante en observant que le mouvement de décollecte est de moindre ampleur comparé au dernier trimestre 2011 (-8,4 Mds) et même à janvier 2012, déjà meilleur que la fin de l'exercice 2011. Les retraits importants effectués durant les derniers mois de l'année 2011 étaient pour certains motivés par le financement d'un projet immobilier avant la refonte des aides à l'accession et la réforme des plus-values, pour d'autres par une relative défiance vis-à-vis de l'assurance vie au profit de placements à court terme plus aisément mobilisables.

Le contexte politique est en outre facteur d'attentisme de la part des épargnants : on verse moins d'argent sur son contrat, on attend le sort qui sera donné à la fiscalité de l'assurance vie par le nouveau gouvernement. D'un côté le candidat Sarkozy qui n'a pour l'heure déclaré aucune intention dans ce sens, de l'autre le candidat Hollande qui souhaite revoir la taxation des produits de l'assurance vie en les soumettant au barème de l'impôt sur le revenu, tout en faisant le distinguo entre placement à court terme et placement à long terme.