Assurance vie : performance dans le vert en juillet.
La collecte nette positive de juillet efface les maigres résultats du mois de juin, mais témoigne à nouveau du chemin instable, voire incohérent, emprunté par le produit d'épargne depuis un an. L'abaissement du taux de rémunération du Livret A n'est pas étranger au rebond constaté en juillet. L'assurance vie fera mieux en 2013 qu'en 2012, mais restera loin des performances de collecte des années fastes.
Après janvier (+3,5 milliards d'euros) et février (+2 milliards d'euros), juillet signe le troisième meilleur score de l'année avec une collecte positive de 1,9 milliards d'euros. La collecte nette affiche +9,6 milliards d'euros pour 2013, avec un encours global de 1 435,3 milliards, soit une progression de 2,1% depuis le début de l'année et de 5% sur un an. La collecte brute (versements) a bénéficié d'un sursaut à 11,6 milliards contre 9 milliards en juin, juillet étant un mois habituellement propice à la collecte. La part des unités de compte représente 15,24% des cotisations versées en juillet contre 18% en juin.
L'assurance vie profite de la baisse de rémunération du Livret A, bien que les deux produits ne répondent pas aux mêmes objectifs d'épargne. Le livret préféré des Français enregistre une collecte nette de 380 millions d'euros en juillet, soit une chute de 80% sur un an, avant même la réduction effective de son taux de rémunération (1,25% depuis août 2013). Au total, les sommes déposées sur le Livret A et le LDD atteignent 356,4 milliards d'euros.
Ces belles performances de l'assurance vie en juillet témoignent sans doute de la confiance des épargnants, désormais assurés que la fiscalité avantageuse ne sera pas entamée. De même que les chiffres fluctuants des mois précédents nous informent de la forte sensibilité des détenteurs de contrats aux rumeurs et aux effets d'annonce. La réforme de l'assurance vie est un des chantiers prévus pour la rentrée. Remis au printemps, le rapport Berger/Lefebvre sur l'épargne longue a calmé les incertitudes en laissant filtrer les principales mesures envisagées par le gouvernement : création d'un contrat mixte (Euro-Croissance), cumulant garantie du capital et rentabilité attrayante de la partie investie en unités de compte en contrepartie de l'abandon de la disponibilité du capital à tout moment ; obligation pour les gros épargnants (à partir de 500 000€) d'opter pour ce type de contrat sous peine de subir une fiscalité plus lourde. L'objectif est de remplacer un fonds en euros mourant et d'orienter l'épargne vers l'économie pour permettre le financement des entreprises françaises.

Par Francesco Romanello, le mercredi 28 août 2013