Assurance vie : prévisions en hausse pour 2012.

quand sur la même période celui de l'épargne bancaire l'a été de 1,45. Les assureurs gèrent un pécule de 1,362 milliards d'euros, et par le simple effet mécanique de revalorisation du rendement moyen à 3% cet encours devrait grossir de 35 milliards. Sans compter les performances des unités de compte qui pourraient profiter d'une remontée des cours. Le cabinet n'envisage pas de décollecte supérieure à 30 milliards d'euros pour 2012, l'assurance vie ne risque pas le déséquilibre que certains pronostiquent.

Quant au rendement, il aurait atteint son point le plus bas à 3% en moyenne servi sur l'année 2011. Les fonds en euros devraient rapporter entre 3,3% à plus ou moins 0,20%. Comment expliquer cette hypothèse ? Au cours des 10 dernières années, la courbe des taux de rendements des fonds en euros était assez proche de celle des taux des emprunts d'Etat. Depuis 2001, le taux moyen de rendement des fonds en euros a baissé graduellement et est passé de 5,3% à 3% l'année passée sans coup brusque grâce à l'injection de réserves permettant de lisser le rendement. Cette provision appelée PPE, provision pour participation aux excédents, est constituée de plus-values mises en réserve, destinées à être redistribuées aux assurés, puisqu'elles leur appartiennent. En cas de performance défaillante, les assureurs puisent dans leur réserve pour doper le taux de rendement. La PPE servirait de régulateur et de modérateur en fonction de l'évolution du rendement financier des fonds en euros : une année la PPE freine la baisse des actifs financiers en euros comme ce fut le cas en 2008, une autre année une partie du rendement est placée en réserve et le taux servi aux assurés est inférieur au rendement financier des fonds en euros (2009 et 2010). Ces chiffres sont des moyennes, d'une compagnie à l'autre la politique varie comme les taux de rendements servis. A signaler que l'AFER ne constitue aucune PPE et choisit donc de redistribuer intégralement la performance financière de ses actifs.

Pour que l'assurance vie confirme cette hypothèse de rémunération, deux conditions devront être réunies : les taux des emprunts d'Etat doivent se maintenir autour de 3,3% et l'indice CAC 40 ne pas chuter (les actions représentent entre 5% et 10% des portefeuilles). Scénario que Facts & Figures estime tout à fait plausible. Ajoutons que l'exposition à la dette des pays européens est une menace contenue grâce aux réserves constituées durant les belles années (PPE). Les assureurs auraient les moyens d'absorber une dépréciation de 20% des dettes souveraines qu'ils auraient toujours en portefeuille. Certains ont cédé toutes leurs obligations toxiques en 2011, d'autres en possèdent encore 10% à 12%. L'exercice auquel s'est livré Facts & Figures a le mérite de prouver que les assureurs sont armés pour faire face à un nouveau choc financier.



Audrey Benzaquen

Par , le mardi 21 février 2012

Partager cet article :