Assurance vie ou Perp : quel placement privilégier ?

L'assurance vie et le Perp, plan d'épargne retraite populaire, sont deux placement financiers à long terme qui permettent de se constituer un capital en vue de la retraite. L'un comme l'autre sont encadrés par la loi, chacun ayant ses spécificités et ses contraintes. Si l'un ouvre droit à des avantages fiscaux, l'autre est doté d'une plus grande souplesse qui lui fait gagner le match comparatif.

Perp, plan d'épargne retraite populaire

Mis en place en 2004 pour inciter les épargnants à se constituer un complément de retraite, le Perp st un produit de placement et un dispositif de défiscalisation. Il s'apparente à un contrat d'assurance vie avec sortie en rente viagère obligatoire au moment du départ en retraite. Il existe sous trois formules :

- le contrat en euros ou multisupports avec versements capitalisés sur des fonds en euros ou des supports en unités de compte ; à l'heure de la retraite, le capital est converti en rente viagère.

- le contrat libellé en points où chaque versement est converti en points avec valeur d'acquisition qui évolue au fil des années.

- le contrat avec rente viagère différée, le montant minimum de la rente étant garanti à chaque versement et donc connu dès l'adhésion.

Même s'il s'adresse à tous, le Perp ne convient pas à tout le monde. L'avantage fiscal (cotisations déduites du revenu imposable dans la limite de 10% du RI après abattement de 10% des frais professionnels et dans la limite maximale de 8 fois le plafond de la Sécurité Sociale soit 35 352€ en 2011) bénéficie surtout aux contribuables fortement imposés : plus on cotise, plus l'économie d'impôt est substantielle. Comme l'épargne est bloquée jusqu'au moment de la retraite (sauf exception : liquidation judiciaire et invalidité), il n'y a aucun moyen de récupérer une partie des sommes investies en cas de coup dur ou de projet onéreux (investissement immobilier par exemple).

On l'a vu, la particularité du Perp est la sortie uniquement sous forme de rente. La loi de finances 2011 a toutefois quelque peu assoupli cette obligation en autorisant désormais une sortie en capital à hauteur de 20% de la valeur du plan. La fiscalité à la sortie soumet la rente à l'impôt sur le revenu au titre des pensions après un abattement (10% et 20%).

L'inconvénient majeur étant sa rigidité, le Perp est recommandé pour les contribuables à fort taux marginal d'imposition qui peuvent placer l'économie autorisée pour qu'elle soit valorisée. Cependant, l'effet pervers se joue au moment de la retraite : durant la phase d'épargne, le souscripteur obtient une déduction d'impôt qui est d'autant plus intéressante qu'il est lourdement taxé. Quand la rente se met en place, l'Etat retire l'avantage pour taxer cette rente. Mieux vaut avoir régresser dans l'échelle des taux d'imposition, comme cela est souvent le cas au moment de la retraite avec la chute des revenus.

La réversion est possible au bénéficiaire librement désigné au plus tard au moment de la transformation de l'épargne en rente. S'il y a décès du retraité, le bénéficiaire perçoit la rente au taux de réversion choisi (60% ou 100%).

Assurance vie

Au contraire du Perp, le contrat d'assurance vie apporte souplesse à votre épargne : la liquidité est totale, vous disposez de votre argent en permanence et pouvez effectuer des sorties librement. L'intérêt est de conserver l'épargne au minimum 8 ans pour tirer bénéfice du taux d'imposition le plus faible (taux forfaitaire libératoire de 7,5% ou impôt sur le revenu au taux marginal d'imposition après abattement de 4 600€ pour une personne seule et 9 200€ pour un couple). La sortie peut se faire sous trois formes : en capital, total ou partiel, ou en rente, ou encore une combinaison des deux. Vous pouvez souscrire autant de contrats que vous le souhaitez et désigner le bénéficiaire de votre choix auquel est transmis le capital à votre décès. La sortie en rente est plus fortement taxée et la fraction imposable dépend de l'âge du rentier au moment de la mise en place de la rente (30% pour un rentier à partir de 70 ans, 40% entre 60 et 69 ans,…).

Si vous souhaitez disposer de votre épargne à tout moment ou transmettre un capital à vos héritiers, choisissez plutôt l'assurance vie.



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