Assurance vie et complément de retraite.

Les Français n'ont pas attendu le débat sur la réforme des retraites pour prendre leur avenir en mains et arriver par eux-mêmes là où le régime par répartition et les retraites complémentaires obligatoires ne peuvent plus aller : assurer un complément de retraite suffisant pour conserver un niveau de vie correct et profiter décemment de la sortie d'activité professionnelle. Depuis longtemps l'assurance vie, au-delà de constituer un placement financier à rendement intéressant, s'apparente à un capital retraite qui vient compenser les défaillances du socle public. Un récent sondage réalisé par CSA pour la FFSA (fédération française des sociétés d'assurances) et le GEMA (groupement des entreprises mutuelles d'assurances) nous éclaire non seulement sur l'objectif donné au produit d'assurance vie par les épargnants, mais aussi sur le ressort qu'un contrat représente en terme d'apport complémentaire pour la retraite.

56% des personnes interrogées sont motivées dans leur souscription à un contrat d'assurance vie par la cagnotte constituée au fil des années sur ce type de produit financier. 43% estiment même qu'il s'agit pour elles du premier élément déterminant. Vient en deuxième position (37%) l'argument du placement financier qui représente dans l'absolu la "caractéristique" d'un contrat d'assurance vie. Troisième motivation : protéger ses proches en cas de décès pour 28% des sondés, et enfin dernier élément pour 24% la transmission d'un capital après le décès.

Le grand mérite de ce sondage est de mettre en exergue ce que la FFSA pressentait, à savoir l'impact important que pourrait avoir l'assurance vie dans les solutions au problème des retraites. La Fédération avance l'idée d'une mutation du contrat d'assurance vie classique en contrat d'assurance vie retraite au-delà de 8 ans avec une sortie en rente viagère dès l'âge de la retraite.

Aujourd'hui l'assurance vie représente à elle seule un tiers du patrimoine des ménages sur un total de 3 200 milliards d'euros d'actifs financiers. Le rôle de l'épargne longue dans le financement des retraites a été étudié par un groupe de travail (Paris Europlace) qui a soumis ses recommandations au gouvernement. Une des pistes serait de favoriser les produits d'épargne sur le long terme entre douze et quinze ans, bien au-delà des 8 ans minimum de l'assurance vie, avec une sortie possible qu'au départ en retraite et assortis d'exonération de prélèvements sociaux.



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