Assurance : la valse des augmentations.
Les années se suivent et se ressemblent. Depuis deux ans, les compagnies d'assurance font grimper les primes
pour des raisons liées à divers facteurs (augmentation de la sinistralité, aléas climatiques, hausse du coût des soins médicaux, désengagement de la Sécu, hausse structurelle). 2012 n'y échappera pas, de l'assurance auto à l'assurance santé, préparez-vous à voir vos primes s'envoler.Première à dégainer, la Maif qui annonce des hausses plutôt modérées pour ses contrats auto et habitation : entre 2% pour l'assurance auto VAM (véhicule à moteur ) et et 3% pour l'assurance habitation. Tout est réuni pour obliger les assureurs à réviser les cotisations à la hausse : taux de l'inflation à près de 2,5% (fin août), augmentation de l'indice de construction (+4,3%) et doublement de la taxe sur les contrats de santé dits responsables et solidaires. Pour ce qui est de la partie visible de l'iceberg.
Si l'augmentation de l'assurance auto semble relativement contenue, entre 2% et 3% pour la plupart des compagnies, l'assurance habitation fera les frais d'une politique de revalorisation des tarifs. Les assureurs estiment que les primes ne sont pas en adéquation avec le contexte qu'ils subissent : augmentation des sinistres électriques et du coût des travaux en général, récurrence des aléas climatiques, le dernier en date étant les inondations du Var, mais également hausse des accidents liés au comportement des enfants et des animaux domestiques. Les assureurs redoutent par ailleurs une augmentation de la prise de risque pour défaut d'entretien des habitations : quand le budget se réduit comme peau de chagrin, les logements sont moins bien entretenus, ce qui accroît la probabilité qu'un sinistre arrive.
L'assurance santé subira un sort similaire, dans des proportions plus douloureuses pour les assurés.
Personne n'ignore que le doublement de la TSCA sera directement impacté sur les cotisations, à moins que le législateur ne fasse machine arrière. Ce qui reste peu probable, mais si l'espoir est de retour depuis la décision du Sénat de s'opposer à cette taxe. De 3,5%, la taxe sur les contrats responsables (95% des contrats de santé) grimpe à 7% et vient s'ajouter à la hausse naturelle des dépenses de santé et au désengagement de la Sécu. Pour les contrats individuels, les primes vont s'envoler de 8% en moyenne, autour de 7% pour les contrats collectifs souscrits au sein de l'entreprise. Certaines compagnies auront la main plus lourde avec des hausses évaluées autour de 10%. Pour les assurés, l'implication financière se fait toujours plus pesante. Les compagnies et les mutuelles redoutent à court et moyen terme une réduction de la couverture. On observe déjà des changements de comportement : les contrats à la carte se développent et certains assurés se contentent de cotiser pour le risque qu'ils jugent le plus important, l'hospitalisation.Dans un contexte préjudiciable aux comptes de chacun, la seule option reste de comparer les offres. Si certaines compagnies privilégieront la reconstitution de leurs marges, d'autres feront des efforts tarifaires pour gagner de nouvelles parts de marché.