Assurances : les hausses généralisées des tarifs déplaisent au gouvernement.
Toutes les compagnies d'assurance annoncent une hausse très sensible des tarifs pour l'année 2011. Tous les domaines sont touchés, la santé, l'habition et l'automobile, avec des pourcentages d'augmentation très divers mais nettement marqués. Ces hausses, partiellement justifiées par un contexte particulier d'aléas climatiques catastrophiques, déplaisent fortement au gouvernement qui souhaite approfondir les raisons réelles de cette inflation.
Premier domaine concerné : l'assurance habitation qui subira en 2011 des hausses moyennes comprises entre 3,5% et 7%. Déjà, fin novembre 2010, le constat dressé par l'indice Ipap fait état d'une hausse de 4,3% en rythme annuel. Pour l'an prochain, les assureurs se situent plutôt dans la fourchette haute avec 8% de hausse en moyenne chez Aviva et MMA, 7% chez AXA. La MAAF annonce une moyenne de 4,3%, tandis que la Maif se contente de +3,5%. Les évènements climatiques sont le motif invoqué pour expliquer ces ajustements tarifaires. Depuis 2 années, les tempêtes à répétition, les inondations dans différentes régions et les orages de grêle ont très fortement impacté les comptes des compagnies. Ces évènements climatiques récurrents alourdissent le montant des indemnités versées qui avaient déjà grossi de +35% en 2009 avec les tempêtes Klaus et Quinten.
Selon les assureurs, la progression des tarifs ne serait même pas suffisante pour équilibrer les comptes. Certains souhaiteraient que les grilles tarifaires en MRH soient mieux adaptées à l'évolution structurelle de la sinistralité. En plus de la répétitivité des aléas climatiques, les risques ont évolué depuis ces dernières années avec un parc immobilier vieillissant qui accroît la fréquence des incendies.
Si l'assurance auto subira des hausses plus modérées en 2011, toutes les compagnies appliqueront un ajustement de leurs tarifs, un redressement qui semble nécessaire après les efforts commerciaux arrachés à la forte concurrence du marché depuis 5 ans. Là aussi, les sinistres dus au climat et l'augmentation du montant des indemnités versées pour dommages corporels conduisent inévitablement à une hausse moyenne des tarifs entre 2,5% et 4%. Quant à l'assurance santé, même punition pour les assurés qui verront leurs primes augmenter entre 1,8% et 5%. La charge supplémentaire à porter pour les mutuelles et complémentaires explique la hausse des cotisations : en accentuant le désengagement de l'Assurance Maladie et en taxant plus fortement les organismes, le gouvernement touche directement le budget santé des familles.
En dépit de toutes ces justifications, l'Etat souhaite un éclaircissement. Madame Lagarde diligente une enquête par le Trésor et la DGCCRF pour "examiner de près la réalité du lien entre la sinistralité et l'augmentation des primes". Elle souhaite par ailleurs vérifier que la loi Chatel qui encadre la tacite reconduction des contrats et leur annulation s'applique bien dans les règles.