Comment constituer son capital retraite ?

Avec le grave problème de financement des retraites et les réformes gouvernementales entreprises à ce sujet, les futurs retraités doivent prendre les devants et assurer eux-mêmes leurs arrières en se constituant un capital retraite. Cela devient même une nécessité si l'on ne veut pas voir son niveau de vie chuter au moment du départ à la retraite. Anticipation est donc le maître-mot pour profiter au mieux de sa vie une fois l'activité professionnelle arrivée à son terme. La retraite complémentaire obligatoire (pour les salariés du privé avec les régimes Agirc/Arrco) n'est plus suffisante et doit être soutenue par un contrat d'épargne retraite pour optimiser ses revenus.

Le déficit de l'Assurance vieillesse atteindra 10,7 milliards en 2010. Le gouvernement a donc une pression financière importante pour régler ce problème croissant de financement des retraites. A ce déficit conséquent il faut ajouter celui des régimes de retraites complémentaires des salariés du privé, Agirc et Arrco, qui grimpera à 3,4 milliards en 2010, sans oublier celui du fonds de solidarité vieillesse qui sera de 4,5 milliards en 2010. Pour ralentir le rythme de croissance des prestations de retraite, le gouvernement a déjà permis le cumul emploi-retraite, durci les conditions d'accès à la retraite avant 60 ans, mais c'est loin d'être suffisant pour endiguer les pertes engendrées par le futur papy-boom. 650 000 départs à la retraite sont comptabilisés chaque année et le nombre de personnes pensionnées va croître de 3% par an, soit 380 000 personnes de plus. En dépit d'une inflation prévue à -1,20% en 2010, le déficit va se creuser, et le niveau de prestations versées en pâtira irrémédiablement.

Faire le point sur ses droits à la retraite est indispensable et ce avant de quitter la vie active. Depuis 2003, la loi a créé un nouveau droit : le droit à l'information individuelle des assurés sur leur retraite. A partir de 35 ans, toute personne recevra tous les 5 ans un courrier commun à ses organismes de retraite obligatoire qui récapitulera l'ensemble de ses droits avec à partir de 55 ans une estimation de sa future retraite. Un premier pas qui ne constitue qu'une information.

Se constituer un complément de retraite devient de fait indispensable et la seule solution est de compléter ses revenus durant sa vie professionnelle. Ils sont 7 millions d'actifs à y avoir déjà recours en contractant un contrat d'épargne retraite complémentaire. Dans l'absolu, il est recommandé de préparer sa retraite dès l'entrée dans la vie professionnelle et de faire évoluer sa capacité d'épargne avec l'augmentation de ses revenus. Divers produits d'épargne retraite ouverts à tous existent depuis 2003 ; ils mettent en place une incitation fiscale pour encourager la constitution d'une épargne retraite en complément des régimes de retraite par répartition. A titre collectif auprès de l'entreprise, il y a le PERCO (plan d'épargne pour la retraite collective), et à titre individuel le PERP (plan épargne retraite populaire) que l'on peut souscrire auprès des compagnies d'assurance, des institutions de prévoyance ou des groupements mutualistes. Pour les deux plans d'épargne, les cotisations versées sont déductibles des revenus déclarés. Autre produit d'épargne individuelle, l'assurance vie. Conçue à l'origine pour organiser la transmission d'un patrimoine, elle offre de nombreux avantages : montants et périodicité libres sur les versements, exonération des droits de succession.

L'avenir de la retraite par répartition pose de nombreuses questions qui inquiètent les salariés. Travailler toute une vie et pouvoir profiter de sa retraite devient une préoccupation légitime de chaque salarié. Les produits d'épargne retraite vont prendre de l'ampleur et se révéler indispensables pour un plus grand nombre d'actifs soucieux d'organiser leur retraite pour en profiter au maximum.



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