Quelle assurance pour les véhicules autonomes ?

Quelle assurance pour les véhicules autonomes ?

D'ici 2040, la sinistralité routière devrait baisser de 80% ! Un chiffre avancé par le cabinet KPMG qui laisse entrevoir un bouleversement du marché de l'assurance auto. Comment les assureurs se préparent-ils à ces mutations ? L'évolution des risques est-elle anticipée ?

L'avenir des véhicules autonomes

Ces perspectives optimistes seraient à mettre au compte du développement des véhicules autonomes dans les deux prochaines décades. Ces voitures à délégation de conduite, qui roulent automatiquement en toute autonomie dans un trafic réel, gomment l'aléa humain, offrant ainsi plus de sécurité. A l'horizon, moins de sinistres corporels et une modification des risques assurés. Pour les assureurs, l'arrivée de ces engins sophistiqués va faire évoluer la couverture de l'assurance auto. Si la baisse du risque corporel semble évidente, les autres risques demeurent : panne, vol, dégradation, dommages matériels. Sans compter qu'aucun véhicule, si perfectionné soit-il grâce à l'intelligence artificielle, n'est infaillible. La prise de contrôle à distance par les hackers s'ajoute aux autres problèmes.

La fin d'un modèle, le début de l'ultra-connexion

La question de la responsabilité est également en creux. Dans une voiture sans conducteur, qui est responsable en cas d'accident ? Sans conducteur mais avec passager(s). La personne située à l'avant sera-t-elle reconnue comme conducteur donc comme responsable, selon le statut qui prévaut aujourd'hui ? La technologie peut-elle être mise en cause ? Si la faille de la robotique est prouvée, sans doute. Les constructeurs seront-ils amenés à prendre en charge la responsabilité civile ? C'est partiellement le cas avec les régulateurs de vitesse déjà en place : le conducteur reste responsable, mais si le système défaille, le constructeur peut être poursuivi. Pour établir la responsabilité de chacun, il faudra avoir accès aux données du véhicule. Un enjeu crucial pour les assureurs et les constructeurs qui travaillent d'ores et déjà ensemble pour gérer l'accessibilité des données.

Toujours d'après KPMG*, 74% des assureurs se disent mal préparés à l'arrivée de ces nouveaux véhicules intelligents et 40% redoutent l'arrivée de nouveaux concurrents sur ce secteur.

*source : sondage KPMG réalisé en juin 2015 "Automobile Insurance in the era of autonomous vehicules"



Léa Labesse

Publié le jeudi 21 avril 2016

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