A compter du 21 décembre 2012, les assureurs n'auront plus le droit de faire de distinction entre les sexes dans leurs contrats. Une égalité ordonnée par la Cour de Justice de l'UE pour qu'aucune discrimination ne soit possible même dans le domaine des assurances. A première vue, c'est une excellente chose, mais à vouloir l'égalité à tout prix on nie les différences.

Cette décision aura pour effet d'augmenter les primes pour ces dames qui se distinguaient de ces messieurs par un comportement plus responsable au volant. Les statistiques parlent d'elles-mêmes : les femmes ont trois fois moins d'accidents de la route que les hommes. Cette sinistralité réduite a permis jusque là de moduler les tarifs des assurances auto en faveur des femmes : elles paient en moyenne leur assurance auto 8% moins cher.

La parité induite par la Cour de Justice européenne voudrait que les tarifs augmentent de 4% pour les femmes, d'autant moins pour les hommes. Mais l'alignement sera moins linéaire en fonction des assurés, car la différence de tarifs peut varier du simple au double pour une certaine catégorie de conducteurs. Les jeunes conducteurs paient entre 20% et 50% de plus que les jeunes conductrices ; il pourrait donc en résulter que ces dernières voient leurs primes grimper de 50%.

On peut s'interroger sur la pertinence d'une telle mesure. Les tarifs d'assurance auto dépendent de multiples critères, pas seulement du sexe. Les assureurs sont obligés de tenir compte du profil des assurés pour définir les garanties et les grilles tarifaires : nature et valeur de l'objet assuré, lieu d'habitation, comportement au volant, utilisation du véhicule, conducteur célibataire ou marié, avec ou sans enfant, etc. Au jeu de l'égalité homme-femme, les femmes perdront l'avantage pour que la mutualisation des risques profite aux hommes.

Pas de raison de s'affoler pour autant. Certains assureurs ne pratiquent déjà aucune distinction de genre. Ceux qui le font ne vont pas augmenter les primes dans les proportions citées plus haut. Ils chercheront au contraire à lisser les prix sur l'ensemble de la communauté des assurés ou à tenir compter d'autres critères pour ajuster les tarifs. La mesure concerne les contrats d'assurance souscrits avant le 21 décembre 2007. L'assurance auto ne sera pas la seule impactée : l'assurance emprunteur, l'assurance santé, l'assurance dépendance, l'assurance vie et l'assurance décès qui intègrent le sexe dans leurs tables de calcul subiront également des ajustements. Pour les quatre derniers domaines, le lissage des tarifs sera défavorable aux hommes, question cette fois de longévité.

Interrogez votre assureur sur les changements à venir. Si les primes de vos contrats augmentent trop, c'est peut-être le moment d'aller voir ailleurs si l'échéance approche. Assurprox vous aide à comparer les offres et à trouver la formule datée au meilleur prix.