Dépendance : ce que proposent les assureurs.

Les finances publiques ne pouvant seules prendre en charge le coût des soins des personnes dépendantes, le domaine privé, à savoir les compagnies d'assurance et les groupes de protection privés, sera mis à contribution pour proposer aux épargnants des produits d'assurance permettant de répondre au risque. Le consensus règne en effet sur ce point, mais rien n'est défini quant à la forme des contrats. La piste d'une cotisation obligatoire dès 50 ans a été évoquée et certains souhaiteraient que l'accent soit mis sur des produits alliant épargne et prévoyance pour que les cotisations ne soient pas à fonds perdus. Que proposent les assureurs aujourd'hui ?

Comme n'importe quel produit d'assurance, le contrat dépendance "pure" est à fonds perdus, c'est-à-dire que les cotisations versées sont définitivement perdues si le risque ne se présente pas. Si le risque survient, ce type de contrat permet de toucher une rente définie en fonction du montant des cotisations versées, de l'âge de l'assuré à la souscription, de l'âge à l'heure où la perte d'autonomie intervient, et des garanties du contrat. Sur ce dernier point, mieux vaut souscrire une garantie dépendance partielle et totale qui couvre tous les cas de figure, plutôt qu'un contrat avec pour seule garantie la dépendance totale : en cas de dépendance partielle, l'assuré n'est pas indemnisé. La rente varie entre 300€ et 4 000€ au maximum, selon les contrats, le niveau de cotisations et les options souscrites. Certains contrats proposent une option permettant à l'assuré de disposer d'un capital pour faire face aux dépenses urgentes relatives à sa perte d'autonomie (matériel, aménagement du logement). Aujourd'hui les contrats à fonds perdus offrent les meilleures garanties aux personnes en perte d'autonomie.

Se prémunir contre le risque de la dépendance est une démarche individuelle, mais il existe aussi et surtout les contrats collectifs que de plus en plus d'entreprises proposent à leurs salariés. La part à la charge de l'employé reste modique (environ 300€ par an), puisque l'entreprise abonde le contrat qui, dans l'absolu, est moins onéreux grâce à la mutualisation des risques. L'inconvénient de ce type de contrats dépendance est l'étendue de la garantie qui se limite à la période durant laquelle l'employé est présent dans l'entreprise. Comme pour une complémentaire santé souscrite au sein de l'entreprise, une fois l'entrée en retraite, l'ex-salarié perd le bénéfice de ses garanties sauf s'il décide de payer l'intégralité des cotisations. Une charge supplémentaire que la plupart des assurés choisit de supprimer quand fin d'activité rime avec budget serré.

Depuis quelques années, sont apparus sur le marché les contrats mixtes qui associent épargne et garantie dépendance : les cotisations ne sont plus versées à fonds perdus, mais alimentent un capital qui peut être racheté sur l'épargne constituée ou converti en rente viagère. Ce type de contrat s'apparente à un contrat d'assurance vie avec un volet prévoyance, mais dont le montant des cotisations est plus élevé que dans un contrat classique, et dont les frais sont eux aussi supérieurs. Il s'adresse avant tout aux assurés disposant d'une belle capacité d'épargne.

En règle générale, mieux vaut cotiser le plus tôt possible, autour de la cinquantaine. Le montant de la cotisation sera moins élevée et le délai d'attente se situe dans une période où le risque de dépendance est plus faible.