Dépendance : le débat est lancé.

La dépendance est désormais l'enjeu de société crucial qui nécessite des réponses rapides et efficaces. Après les retraites et sa réforme passée en force, le gouvernement s'est donné comme objectif à court terme le financement de la dépendance, le cinquième risque de la Sécurité Sociale après la maladie, la famille, la retraite, et les accidents du travail. Les Français, déjà préoccupés par le maintien de leurs revenus durant leur retraite, craignent en plus d'être dépendants. Au-delà de la peur de vieillir, c'est avant tout la perte de l'autonomie et son cortège de pathologies plus ou moins lourdes qui rendent nos compatriotes soucieux. De récents sondages mettent en lumière ces craintes largement partagées par toutes les couches de la population, les riches comme les moins aisés. Personne n'est contre la vieillisse, mais on est tous contre ce qui nous fait vieillir.

A l'horizon 2050, un tiers de la population aura plus de 60 ans, et les plus de 75 ans seront plus de 15%. Le rythme de personnes âgées augmentera de façon exponentielle entre les années 2020 et 2050, surtout entre les années 2020 et 2025 où les générations du baby-boom entreront dans l'âge de la grande vieillesse. Si vieillir est le gage des années qui passent, vieillir bien n'est pas donné à tout le monde. En 2010, on estime le nombre de personnes dépendantes à 1 million, 1,4 million en 2025. Aujourd'hui 22 milliards d'euros sont consacrés à la dépendance, dont 5 milliards assurés par les départements qui ne peuvent aller au-delà. Une réponse rapide des pouvoirs publics au financement de la dépendance s'impose. L'échéancier est le suivant : le premier semestre 2011 portera un vaste débat national qui aboutira à des mesures législatives votées à l'automne prochain dans le cadre du projet de financement de la SS pour 2012.

Les pistes de réflexion s'orientent déjà vers une assurance obligatoire dès l'âge de 50 ans. Le rapport de la député Valérie Rosso-Debord dresse un constat et avance des solutions en privilégiant le recours au champ assurantiel privé. La question essentielle reste bien de savoir si la solidarité nationale peut à elle seule, par l'intermédiaire de la SS, assurer le financement, ce qui semble mathématiquement improbable si on en veut pas financer la dépendance par la dette. Autre piste évoquée : le recours à la succession que Madame Bachelot, la ministre des Solidarités en charge du dossier, ne souhaite pas réellement développée, car elle sous-entend que certaines personnes pourraient se priver de soins pour ne pas léser leurs héritiers. Un autre député, Laurent Hénart, a suggéré en octobre dernier que les salariés pourraient céder un jour de RTT pour financer la dépendance des personnes âgées, et qui viendrait s'ajouter au lundi de Pentecôte non chômé fort mal apprécié.