Dépendance : son financement grâce au partenariat public-privé.

Le financement de la dépendance est le grand débat de la rentrée. Les propositions de prise en charge de la dépendance doivent être discutées au Parlement à l'automne prochain. Les grosses têtes planchent toujours et l'Université de Paris Dauphine en collaboration avec la FFSA ont mis en scène deux modèles mathématiques s'appuyant sur un partenariat public-privé qui permettraient aux plus modestes de bénéficier d'une totale prise en charge.

Le travail de réflexion de la Chaire "transitions démographiques, transitions économiques" qui porte sur les conditions de financement de la dépendance ouvre deux modèles de prise en charge qui inciteraient les Français à s'assurer contre le risque de perte d'autonomie tout en préservant le levier de solidarité pour les personnes à revenus modestes. Aujourd'hui le coût d'une personne dépendante est d'environ 2 500€ par mois ; avec une retraite moyenne de 1 200€ et 500€ en moyenne versés par l'APA (allocation perte autonomie), les frais engendrés par la dépendance ne sont donc pas couverts.

La première proposition de la Chaire consisterait à assurer un Français sur deux contre la dépendance par une souscription moyenne de 35€ par mois (19€ pris en charge par la collectivité). En cas de dépendance lourde, l'assuré percevrait 1 000€/mois qui viendraient s'ajouter aux 500€ de l'APA. A l'horizon 2040, ce calcul implique un surcoût de 2 milliards d'euros pour les finances publiques, le budget alloué à l'APA ne changeant pas.

La seconde proposition suppose que chaque Français est assuré contre le risque de dépendance par une souscription de 52€ mensuels dont 28€ pris en charge par la collectivité. L'assureur verserait au patient atteint de dépendance lourde la somme de 1 500€ par mois. L'APA n'interviendrait qu'en cas de dépendance légère (GIR 3 et GIR 4). Cette formule entrainerait un surcoût de près de 5 milliards d'euros, mais diminueraient les dépenses liées à l'APA. La couverture par les assureurs serait par ailleurs plus importante.

Les formules restent perfectibles, l'une comme l'autre permettant aux personnes les plus modestes de bénéficier d'une prise en charge correcte. Le travail en amont demeure la réforme des contrats d'assurance dépendance souvent montrés du doigt par les associations de consommateurs qui leur reprochent leur manque de clarté quant aux garanties et souhaitent une homogénéisation des offres.