Assurance dépendance : une importance croissante.

Impossible d'échapper au sujet qui fait régulièrement les manchettes de quotidiens depuis quelques semaines et donne des migraines aux élus. Cette année, la dépendance est le grand débat national et les questions de son financement n'en finissent pas de créer la polémique : gage sur le patrimoine, hausse des prélèvements sociaux, retraités assujettis aux prélèvements sociaux, et recours au secteur privé par le biais d'une cotisation obligatoire à partir de 50 ans. Les pistes sont aujourd'hui celles-là, et avant d'être entérinées, la solution d'un financement obligatoire fait doucement son chemin, en dépit des critiques mettant en exergue le déséquilibre entre ceux qui pourront souscrire et les autres.

Aujourd'hui 2 millions de personnes ont souscrit un contrat dépendance : une démarche volontaire qui, indubitablement, ne fera que s'amplifier au fil des années. Selon les chiffres de la FFSA, le secteur assurantiel sur la dépendance progresse de plus de 12% par an. Les Français ont compris l'enjeu que représente ce problème sociétal, ils sont de plus en plus nombreux à prendre en mains les incertitudes qui pèsent sur la dernière partie de leur vie : financer soit-même un risque potentiel de perte d'autonomie, ne pas laisser à la charge de ses descendants le coût des soins et de l'assistance, et compléter l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) qui est loin de subvenir à l'ensemble des besoins.

Le coût d'une dépendance totale varie entre 35 000€ et 45 000€ par an : institution médicalisée, assistance domicile, soins médiaux. Le montant maximal que peut verser l'APA est de 1 235,65€ par mois pour un niveau de dépendance totale classée GIR1, une aide importante certes, mais insuffisante pour couvrir l'ensemble des coûts. Seule une assurance dépendance peut apporter un soutien financier tangible en complément de l'APA. Pouvoir financer correctement le risque de perte d'autonomie implique d'y penser suffisamment tôt pour cotiser moins et bénéficier d'une indemnité plus conséquente. A 50 ans, le montant de la prime mensuelle est relativement modique, environ 50€, quand, à 70 ans, il faut compter le double pour s'assurer. Au-delà de 75 ans, il est impossible de s'assurer.

Quand la dépendance est constatée (toujours vérifier dans le contrat que la constatation de l'état de dépendance est bien effectuée par un médecin indépendant de la compagnie d'assurance pour garantir toute transparence), l'assuré touche une rente mensuelle dont le montant est déterminé selon contrat en fonction du degré de dépendance. Chaque compagnie a ses critères pour définir la dépendance : la grille AGGIR sur laquelle se base le système d'allocation de l'APA et la grille AVQ (actes de la vie quotidienne) qui fait l'objet d'appréciations variées de la part de assureurs. Un contrat qui prend en compte les deux grilles pour déclencher la couverture est forcément restrictif pour l'assuré. Il convient également de vérifier les exclusions : perte d'autonomie suite à la pratique d'un sport dangereux par exemple. Autre point déterminant : le délai de carence, c'est-à-dire le délai imparti entre la déclaration de dépendance et le versement de la première indemnité. Il est au minimum de 3 mois, mais chaque contrat a ses propres règles.

Pour bénéficier plus largement d'un contrat de dépendance, il est primordial de souscrire une formule qui couvre l'état de dépendance partielle/totale : la formule de base ne couvre que la dépendance totale, en cas de dépendance partielle, l'assuré aura cotisé pour rien. Pour la formule complète (dépendance partielle et totale), l'indemnité est versée sous forme de rente mensuelle non imposable : entre 50% et 66% de la rente de base définie pour la dépendance partielle et 100% de la rente pour la dépendance totale. Un capital peut être versé pour faire face aux dépenses urgentes d'équipement. Certains contrats incluent une garantie décès qui permet le versement d'un capital aux proches pour faire face aux dépenses d'obsèques. Tous les contrats donnent accès à toute une gamme de services d'assistance (conseils, services à domicile, aide juridique,…).

Si vous pouvez budgéter une cotisation à un contrat dépendance, privilégiez les contrats mixtes qui combinent prévoyance et épargne. Les cotisations ne sont plus versées à fonds perdus comme pour tout contrat d'assurance. Si le risque ne se présente pas, et on ne peut que le souhaiter pour chacun, les sommes versées ne peuvent être récupérées. Le contrat mixte s'apparente à une assurance vie avec une garantie dépendance : vous constituez un capital dont vous pouvez disposer et vous préparez en même temps votre succession. La cotisation est plus élevée pour ce type de contrat, assujetti à la fiscalité de l'assurance vie.