Dépendance : une piste de financement qui fait son chemin.

Comment financer la dépendance ? Le débat qui se joue en ce moment entre les instances parlementaires, les partenaires sociaux et les acteurs privés tient lieu d'enjeu national. Plusieurs pistes ont été évoquées, aucune n'emporte la majorité. Une seule, pourtant, fait son chemin et ouvre une voie qui commence à séduire le législateur. Le Gema (groupement des entreprises mutuelles d'assurance) met en avant son idée d'inclure une garantie dépendance dans la complémentaire santé.

Idée futée ! Financer la perte d'autonomie par le biais du support assurantiel très majoritairement répandu et qui tombe sous le sens : la mutuelle santé. Aujourd'hui 97% des Français ont une complémentaire santé. L'idée de coupler santé et dépendance avait déjà été évoquée l'an passé par le Gema, en porte-à-faux avec la piste d'une souscription obligatoire soutenue par les députés et le Medef.

Le Sénat suit une toute autre logique de réflexion et propose, dans un rapport tout récemment rendu, deux alternatives, dont celle initiée par le Gema : une aide à la souscription par le biais d'une épargne individuelle, qui se révèlerait toutefois discriminante pour les faibles revenus et les retraités, ou une prise en charge par les complémentaires santé qui permettrait de mutualiser les risques. Selon les calculs du Gema, une cotisation mensuelle de 10 à 20€ incluse dans la complémentaire permettrait de dégager une rente de 500€ pour chaque assuré en cas de perte d'autonomie. L'idée doit être approfondie, car les modalités de mise en place sont très complexes pour arriver à un équilibre financier. L'assurance dépendance est en effet loin d'être une manne pour les assureurs, et ne le sera jamais étant donnée la prise de risque (versement des prestations sur le long terme).

Les produits d'assurance dépendance existent depuis de nombresuses années et comptabilisent un total de 5 millions de contrats, séparés entre les contrats souscrits auprès des assureurs (2 millions) et ceux qui relèvent des institutions de prévoyance (les 3 millions restants). Si certains à gauche privilégient un financement entièrement public, que l'état des comptes publics vient immédiatement enterrer, la participation du secteur privé semble incontournable. Reste à savoir quelle forme elle prendra pour une mise en oeuvre en 2012.